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La santé intestinale, et plus précisément le microbiote intestinal, est un formidable terrain d’innovation avec les découvertes majeures effectuées dans les années 2000. Le microbiote intestinal impactant globalement la santé de l’organisme, les consommateurs sont à la recherche permanente de prébiotiques ainsi que de probiotiques compatibles avec une bonne santé. Du côté des entreprises agro-alimentaires, l’innovation ne se caractérise pas seulement par la mise en évidence de nouveaux pré- et probiotiques : elle consiste aussi à développer de nouvelles matrices alimentaires, pour de nouveaux aliments fonctionnels.
Une question purement scientifique consisterait à se demander si l’efficacité des pré- et probiotiques n’est pas dépendante de la matrice alimentaire dans laquelle le pré-/probiotique serait contenu. C’est à cette question que tente de répondre cet article, rédigé par des scientifiques de l’ISAPP (International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics).
Cette question n’est pas anodine, surtout à l’heure où des travaux de recherche de grande ampleur montrent que l’effet matrice et le degré de transformation des aliments possède un impact sur la santé de l’organisme. L’avènement de l’approche dite holistique, légitime cette question scientifique : un ingrédient ne peut plus être considéré séparément, mais bien dans son ensemble. Ainsi, dans l’approche de NOVA et Siga, une fibre prébiotique isolée et incorporée dans une nouvelle matrice (ingrédient ultra-transformé) n’a pas le même effet physiologique que cette même fibre prise dans sa matrice d’origine (aliment dit « vrai »).
L’article ne fait pas vraiment mention de cette approche holistique croissante. Les auteurs restent plus pragmatiques, en rappelant notamment que la chaleur, l’humidité et le pH (paramètres qui peuvent varier d’une matrice à l’autre) impactent l’efficacité des pré- et probiotiques. Des modèles in vitro permettent également de se rendre compte des interactions à l’œuvre entre différents composants de la matrice. Les chercheurs insistent cependant sur le fait que les études cliniques publiées à ce jour ne retrouvent pas toutes ces interactions à l’œuvre dans la matrice alimentaire. Autrement dit, qu’il n’est peut-être pas nécessaire d’investir dans de très coûteuses études cliniques pour démontrer l’efficacité de pré-/probiotiques d’une matrice à l’autre. En lieu et place, il conviendrait mieux, toujours selon les chercheurs, de bien déterminer par quel(s) mécanisme(s) physiologiques les pré-/probiotiques agissent pour moduler la santé humaine.
Applying probiotics and prebiotics in new delivery formats – is the clinical evidence transferable?
Article publié le 17 avril 2021 dans Trends in Food Science & Technology.
Lien (open access) : https://doi.org/10.1016/j.tifs.2021.04.009