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Marine Ducreux. D’après Nature Communications, 25 oct. 2013.

Des chercheurs de l’Inserm ont découvert que les personnes obèses porteuses d’un certain type d’anticorps souffriraient davantage d’hyperphagie.

Chez les personnes de poids normal, une zone précise du cerveau, l’hypothalamus, régule l’appétit : elle permet d’adapter la prise alimentaire en fonction de ses réserves et de ses besoins. Or, chez les malades obèses, ce mécanisme est défectueux. Leur cerveau n’intègre pas l’information de l’excédent de nourriture et la nécessité de réduire les apports caloriques pour favoriser une perte de poids. Pourtant, il a été montré que la ghréline, l’hormone de la faim produite par l’estomac et agissant sur l’hypothalamus, n’est pas en cause.

En effet, les études ont montré un taux normal chez les personnes obèses. La faute reviendrait à des anticorps uniquement présents dans le sang des malades. Ils ont la particularité de moduler les effets de la ghréline en empêchant sa dégradation naturelle dans le sang. L’hormone de la faim peut alors agir plus longuement sur l’hypothalamus et donc stimuler l’appétit.

“Les immunoglobulines ont des propriétés différentes chez les patients obèses,explique Sergueï Fetissov, chercheur au sein de l’unité Inserm et principal auteur de l’étude. Elles ont une attirance plus forte pour la ghréline que celle observée chez des sujets de poids normal ou chez des patients anorexiques. C’est cette différence en “affinité” qui permet aux immunoglobulines de transporter plus de ghréline vers le cerveau et renforcer son action stimulante sur la prise alimentaire”.

Pour confirmer cette piste, les chercheurs ont mené des expériences sur des rats. Ils ont administré de la ghréline aux rongeurs avec les fameux anticorps extraits du sang de personnes obèses. Les animaux étaient alors incapables de réguler leur appétit. Ils ont ensuite administré de la ghréline seule, ce qui a permis aux rats de limiter comme prévu leur prise alimentaire. Avec cette découverte, les chercheurs espèrent pouvoir élaborer un traitement contre l’hyperphagie observée dans le cas de l’obésité et même contre le phénomène inverse : la perte d’appétit chez les anorexiques.


Référence : Kuniko Takagi, Romain Legrand, Akihiro Asakawa, Haruka Amitani, Marie François, Naouel Tennoune, Moïse Coëffier, Sophie Claeyssens, Jean-Claude do Rego, Pierre Déchelotte, Akio Inui, Sergueï O. Fetissov. Anti-ghrelin immunoglobulins modulate ghrelin stability and its orexigenic effect in obese mice and humans.Nature Communications,25 oct. 2013.