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La majorité des études en nutrition sportive, y compris les essais cliniques visant à tester l’effet ergogène de certaines molécules, ont recours à des hommes ; et les recommandations de sociétés savantes qui découlent de ces études généralisent souvent les résultats obtenus sur des individus de sexe masculin. Pourtant, les différences physiologiques entre les hommes et les femmes sont connues sur le plan scientifique, et justifient que les essais cliniques ne soient pas menés que sur des athlètes de sexe masculin.

L’International Society of Sports Nutrition (ISSN) publie le premier position paper sur le sujet de la nutrition chez les sportives. Neuf points principaux sont à retenir de ces recommandations :

  1. L’ISSN fait le constat que les athlètes féminines ont des profils hormonaux « uniques et imprévisibles », ce qui impacte non seulement leur physiologie, mais aussi leurs besoins nutritionnels tout au long de leur vie. L’ISSN recommande donc aux athlètes féminines en âge de procréer de suivre leur statut hormonal par rapport à l’entraînement et à la récupération, afin de déterminer leurs schémas et besoins individuels. Pour les athlètes péri- et post-ménopausées, l’ISSN préconise de suivre les paramètres d’entraînement et de récupération afin de déterminer les schémas uniques de chacune d’entre elles ;
  2. L’ISSN rappelle un aspect fondamental pour tous les athlètes, aussi bien masculins que féminines : obtenir un apport énergétique adéquat, pour répondre aux besoins énergétiques et atteindre une disponibilité énergétique optimale. Ainsi, l’ISSN souligne le rôle des repas, et du timing de ces derniers par rapport aux séances d’exercice physique ;
  3. Les différences physiologiques entre les hommes et les femmes ont un impact bien connu sur le métabolisme des glucides et des lipides. Par conséquent, l’ISSN recommande aux sportives de répondre aux besoins glucidiques pendant toutes les phases du cycle menstruel, et en particulier pendant la période lutéale ;
  4. Sur la base des quelques travaux scientifiques existants sur le sujet, l’ISSN recommande aux athlètes féminine pré-ménopausées, euménorrhéiques, ou utilisant des contraceptifs oraux, de consommer des sources de protéines de bonne qualité, entre 0,32 et 0,38 g/kg poids corporel. Le timing de cette consommation doit être proche de celui de l’exercice physique (début ou fin d’exercice) ;
  5. Dans le même ordre d’idée, pour les athlètes péri- et post-ménopausées, l’ISSN préconise un apport d’environ 10 g de protéines, contenant suffisamment d’acides aminés essentiels, afin de surmonter la résistance de l’organisme à synthétiser de la masse maigre ;
  6. L’apport journalier en protéines devrait, selon l’ISSN, se situer dans la fourchette moyenne à supérieure des recommandations actuelles en matière de nutrition sportive (entre 1,4 et 2,2 g/kg poids corporel/jour) pour les athlètes féminines, à tous les stades de la fonction menstruelle (pré-, péri-, post-ménopause, et utilisatrices de contraceptifs). Pour satisfaire cet apport, les doses de protéines doivent réparties uniformément dans la journée, environ toutes les 3-4 heures. Pour les athlètes euménorrhéiques en phase lutéale, et les athlètes péri/post-ménopausées, quel que soit leur sport, la limite supérieure de cet apport conseillé devrait être visé ;
  7. Les fluides sont tout aussi importants en nutrition sportive. A ce titre, l’ISSN rappelle les différences physiologiques
  8. Les supplémentations en actifs sont aussi évoquées par l’ISSN, qui souligne au passage le manque d’études menées sur des sportives en particulier. Dans l’immédiat, l’ISSN met en avant les supplémentations en caféine, fer ou créatine, jugées comme les plus efficaces chez les athlètes féminines. En particulier, une plage de valeurs est indiquée pour la créatine : entre 3 et 5 g/jour. Toujours sur la créatine, pour les athlètes post-ménopausées, l’ISSN estime que la supplémentation en créatine est aussi bénéfique pour la santé mentale et osseuse ;
  9. Enfin, l’ISSN adresse aussi des recommandations aux chercheurs et chercheuses dans le monde du sport, qui sont encouragés à « ne plus exclure » les athlètes féminines des essais cliniques.

 

International society of sports nutrition position stand: nutritional concerns of the female athlete.

Article publié le 24 mai 2023 dans le Journal of the International Society of Sports Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1080/15502783.2023.2204066