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De nombreux compléments alimentaires présents sur le marché français contiennent du curcuma ou un extrait titré en curcumine. Ces produits revendiquent des promesses digestives, antioxydantes et/ou anti-inflammatoires.
Dans la continuité des travaux réalisés par le BfR en Allemagne (voir notre article: Le BfR évalue les risques liés à la curcumine dans les compléments alimentaires) et suite aux nombreux effets indésirables enregistrés dans les systèmes de nutrivigilance français et italien, l’ANSES a décidé de s’autosaisir du sujet. L’agence a eu donc pour objectif d’identifier les risques potentiels liés à la consommation de compléments alimentaires à base de curcuma.
Bien que l’EFSA ait fixé la dose journalière admissible (DJA) à 180mg de curcumine par jour pour un adulte de 60 kg, le rapport de l’ANSES souligne que cette valeur n’est valable que pour les compléments alimentaires contenant de la curcumine sous forme classique.
En effet, le groupe de travail a mis en avant que la curcumine sous forme classique (c’est-à-dire sous forme de poudre de rhizome de curcuma ou d’extraits de curcuma enrichis ou non en curcumine) était faiblement biodisponible.
Pour potentialiser les effets, les compléments utilisent aujourd’hui de nouvelles formules dont la biodisponibilité de la curcumine est augmentée. Ainsi il est possible de trouver des produits associant la curcumine à la pipérine ou à l’huile essentielle de curcuma, mais aussi des formules plus complexes utilisant des ingrédients ou des matrices beaucoup plus sophistiquées (phytosomal, micelle, nanoparticules colloïdales, encapsulation par cyclodextrines…).
Selon l’ANSES, même si ces compléments alimentaires nouvelle génération respectent la DJA en curcumine fixée par l’EFSA, ils peuvent induire un risque d’effets indésirables de part l’augmentation de la biodisponibilité de l’actif dans l’organisme.
L’ANSES recommande une dose inférieure à 153mg de curcumine par jour pour un adulte de 60 kg dans les compléments alimentaires dont la biodisponibilité de la curcumine est augmentée.
De plus, l’ANSES déconseille la consommation sans avis médical de compléments alimentaires à base de curcuma aux personnes souffrant de pathologies des voies biliaires, sous anticoagulants, anticancéreux ou immunosuppresseurs.
