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Doriane Langlais. D’après l’INRA, le 10 janvier 2017.

L’expérimentation menée en 2014 à l’INRA de Dijon avait pour objectif d’étudier les choix effectués au moment du goûter par des mères et leurs enfants âgés de 9 à 11 ans. Cent-onze couples mère-enfant ont participé à l’étude.

Des aliments à connotation santé (gourdes de compote) et des aliments moins sains (des barres chocolatées) étaient proposés, et chaque participant devait choisir pour lui-même et pour une autre personne. Dans un premier temps, les décisions étaient prises séparément entre la mère et l’enfant. Puis une information nutritionnelle était communiquée, chaque personne était alors était alors invitée à faire de nouveau un choix. En comparant les deux choix, trois types de comportements sont identifiés : 

  • paternaliste, quand le participant choisit un nombre plus élevé d’aliments sains pour l’autre personne par rapport à son propre choix ;
  • indulgent, quand le participant choisit un nombre plus faible d’aliments sains pour l’autre personne par rapport à son propre choix ;
  • neutre, quand le participant choisit la même quantité d’aliments sains pour l’autre personne par rapport à son propre choix.

Les résultats montrent que les mères ont plutôt un comportement indulgent alors que les enfants ont un comportement dit paternaliste. Suite au message nutritionnel, les mères augmentent de façon proportionnelle la part de compote pour elles-mêmes et leurs enfants : leur comportement est toujours indulgent. Tandis que les enfants font quasiment le même choix pour leurs mères, mais augmentent la part de compote dans leur propre choix de goûter : ils tendent vers un comportement neutre.

Les résultats montrent que les enfants sont réactifs au message nutritionnel et que les mères pourraient avoir tendance à sous-estimer l’acceptation d’une alimentation saine par leur enfant. Ces conclusions invitent les politiques publiques, au–delà des messages nutritionnels, à « apprendre » aux parents que leurs enfants sont prêts à accepter des produits sains.
 

Pour aller plus loin : Marette, S., Issanchou, S., Monnery-Patris, S., Ginon, E., & Sutan, A. (2016). Are children more paternalistic than their mothers when choosing snacks?. Journal of Economic Psychology, 55, 61-76.