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De nombreuses molécules naturellement présentes sont mises en avant pour leur rôle potentiellement fondamental dans le développement cognitif. Parmi ces molécules, les caroténoïdes, qui sont divisés en deux groupes : les précurseurs de la vitamine A (α-carotène, β-carotène, β-cryptoxanthine), et les caroténoïdes non précurseurs de vitamine A (lutéine, zéaxanthine). Parce qu’ils possèdent une activité de type vitamine A, les caroténoïdes précurseurs sont suspectés de jouer un rôle clé dans le développement cognitif, d’autant plus qu’ils sont retrouvés en abondance dans les zones du cerveau associées à la mémoire. Au-delà du développement cognitif, plusieurs études ont également suggéré, chez les sujets âgés, un maintien de la fonction cognitive par le biais des caroténoïdes.  

Dans cette étude, des chercheurs de Singapour ont essayé de relier les concentrations plasmatiques maternelles en caroténoïdes précurseurs de vitamine A, au développement cognitif des nourrissons. Pour ce faire, 419 femmes ont été recrutées (et donc 419 nourrissons), chez lesquelles les taux plasmatiques d’α-carotène, de β-carotène et de β-cryptoxanthine ont été évaluées. En parallèle, à l’âge de deux ans, le développement cognitif des enfants a été mesuré par des tests cognitifs (échelle de Bayley, test de Kaufman). Des modèles prédictifs ont ensuite été construits, pour prédire les scores associés aux paramètres mesurés pendant les tests et les relier aux taux circulants de caroténoïdes : cognition, trouble du langage, expression, habileté et développement moteur. Bien évidemment, ces modèles ont été ajustés sur de potentiels facteurs confondants.

Les résultats principaux concernent les modèles prédictifs autour des cinq paramètres mesurés par les tests. Les taux circulants d’α-carotène ne prédisent pas significativement aucun de ces cinq paramètres, en s’appuyant sur les modèles les plus ajustés. En revanche, les taux circulants de β-carotène et de β-cryptoxanthine, même après ajustement, prédisent significativement (et positivement) les scores de ces cinq paramètres du développement cognitif, même si le lien entre β-carotène et le score d’habileté est à la limite de la significativité.

En conclusion, il existe un lien statistique entre les concentrations maternelles plasmatiques de β-carotène et de β-cryptoxanthine. Ces liens ne sont pas causaux, et demandent donc à être confirmés par des études mécanistiques. Les chercheurs mettent particulièrement l’accent sur la β-cryptoxanthine dans la mesure où le seuil de significativité est bien franchi pour chacun des cinq paramètres. C’est en effet la première fois que ce caroténoïde est mis en avant pour son rôle potentiel dans le développement cognitif. Cependant, dans la mesure où il s’agit de liens statistiques, et non de causalité, rien ne permet à ce stade d’affirmer que la β-cryptoxanthine joue un rôle plus important que le β-carotène dans le développement cognitif.

 

Higher maternal plasma β-cryptoxanthin concentration is associated with better cognitive and motor development in offspring at 2 years of age.

Article publié le 20 mai 2020 dans l’European Journal of Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1007/s00394-020-02277-2