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Les polyphénols (qui regroupent près de 8000 molécules) ne sont pas considérés comme des nutriments à proprement parler, au sens où ils n’ont pas un caractère essentiel vis-à-vis des processus physiologiques vitaux de l’organisme. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont neutres vis-à-vis de la santé humaine. En effet, de très nombreux travaux de recherche au cours des dernières années ont souligné l’importance de ces molécules naturellement présentes dans les fruits et les légumes. Malgré ces travaux, peu de données existent réellement concernant les apports quotidiens en polyphénols. Il est vrai que sans valeur nutritionnelle de référence (ANC par exemple), une quantité « brute » de polyphénols est difficile à interpréter.

Ce qu’il est en revanche possible de faire, c’est de mesurer dans le temps l’apport en polyphénols. Puisque ces derniers sont associés à des bénéfices, un apport croissant ou décroissant peut-être plus facilement interprétable qu’une valeur brute à un instant donné. C’est ce sur quoi se sont penchés des chercheurs allemands dans cette étude : les apports en flavonoïdes (une des catégories de polyphénols) ont été mesurés chez des enfants et adolescents allemands, entre 1985 et 2016. D’une part, des questionnaires alimentaires représentatifs du régime de chaque individu ont été analysés. D’autre part, la base de données de l’USDA a permis aux chercheurs d’estimer la composition des différents aliments en flavonoïdes. En combinant questionnaires et données de composition, les chercheurs ont pu estimer les apports en flavonoïdes.

L’étude a permis d’obtenir les données relatives à 1312 enfants au total. Le principal résultat est une différence marquée entre les filles et les garçons. L’apport en flavonoïdes, rapporté à l’énergie consommée, est en moyenne plus faible chez les garçons que chez les filles. Par ailleurs, au fur et à mesure de l’âge, cet apport décroît chez les garçons, alors qu’il reste à peu près constant chez les filles. A noter également les principaux contributeurs à l’apport en flavonoïdes chez cette population : les pommes (15%-17% de l’apport journalier, chez les garçons et les filles respectivement), les fraises (5,9-6,1%), les pâtes à tartiner au chocolat (3,9%-3,5%), le jus d’orange (3,5%-3,4%), et les pâtes (3,5-3,4%).

Les conclusions des chercheurs portent surtout sur la tendance à l’apport en baisse chez les garçons : celle-ci doit être scrutée de plus près. Cependant, les chercheurs insistent sur le fait d’aller au-delà de cet apport, et de regarder aussi le type d’aliments qui contribue à cet apport (notamment les pâtes à tartiner au chocolat, qui ne sont pas forcément compatibles avec une alimentation adéquate).

 

Dietary flavonoids among children and adolescents in the Dortmund Nutritional and Anthropometric Longitudinally Designed (DONALD) study: intake, food sources and trends from 1985 until 2016.

Article publié dans le British Journal of Nutrition, volume de décembre 2020.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1017/S000711452000183X