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La maladie rénale chronique correspond à une diminution du fonctionnement des reins, qui ne parviennent plus à jouer pleinement leur rôle : filtrer le sang de l’organisme et le débarrasser des déchets. On parle d’insuffisance rénale en dessous d’un certain seuil de capacité des reins à filtrer le sang. La maladie rénale chronique est une maladie typiquement de bas bruit, qui évolue silencieusement, et dont les facteurs de risque sont bien connus : diabète, hypertension artérielle, obésité, sédentarité…

Forcément, il est attendu que la nutrition et l’alimentation jouent un rôle, au moins indirect. À partir du moment où la consommation d’aliments ultra-transformés sont associés avec le risque d’obésité, il est licite de penser que cette consommation sera associée à un déclin de la fonction rénale. Une première étude espagnole à petite échelle a déjà associé cette consommation à un déclin accéléré de la fonction rénale à partir de 60 ans ; cependant, aucune étude à grande échelle n’a encore exploré le lien entre fonction rénale et consommation d’aliments ultra-transformés.

Cette étude s’appuie sur les données de la cohorte Lifelines, située dans le nord des Pays-Bas et qui regroupe plus de 75 000 personnes. D’une part, les consommations alimentaires habituelles ont été renseignées pour ces personnes. D’autre part, l’évolution de la fonction rénale de ces personnes a été scrutée à l’aide d’un score composite regroupant les paramètres suivants : nouvelle maladie rénale (diagnostiquée à partir d’un taux de filtration glomérulaire en dessous d’un certain seuil), ou bien déclin de ce taux de filtration d’au moins 30% par rapport à l’année précédente.

Conformément aux hypothèses des chercheurs, les forts consommateurs d’aliments ultra-transformés sont ceux les plus à risque de déclin de la fonction rénale, par rapport aux faibles consommateurs d’aliments ultra-transformés de la cohorte (+27% de risque). Ces résultats sont en accord avec la précédente étude espagnole réalisée à bien plus petite échelle. Puisque les résultats sont des associations statistiques, et des relations causales, les chercheurs émettent plusieurs hypothèses (à vérifier) pour expliquer ces résultats : apports en sel souvent élevés avec les aliments ultra-transformés, mais aussi en additifs phosphorés et potassiques pouvant à terme perturber la fonction rénale.

 

Ultraprocessed food consumption and kidney function decline in a population-based cohort in the Netherlands.

Article publié le 28 mars 2022 dans The American Journal of Clinical Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqac073