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Il est bien admis que les apports en sodium peuvent influencer directement la tension artérielle, et ce par le biais d’une rétention d’eau augmentée afin de maintenir l’homéostasie sodique. Dans cette logique, la plupart des approches visant à réduire la tension artérielle (ou à prévenir l’hypertension) ciblent notamment les aliments riches en sel. En parallèle, les industries agroalimentaires ont su réduire significativement les taux de sel dans les aliments.

Faut-il seulement cibler le sodium lorsqu’on parle de tension artérielle ? Aux Etats-Unis, le régime dit « DASH » (dietary approaches to stop hypertension) a été mis en place, et typiquement caractérisé par une large part de fruits et de légumes. Cette alimentation semble fonctionner, d’après les études cliniques disponibles à ce jour. Bien évidemment, si l’on ajoute une baisse des apports en sodium, les bénéfices sont augmentés. Reste cependant à visualiser si le régime DASH en lui-même est réellement efficace.

Pour atteindre cet objectif, des chercheurs britanniques ont fait l’hypothèse que le régime DASH induisait des changements métaboliques spécifiques, changements autres que ceux induits par des apports en sodium réduits. Cette hypothèse peut être étayée par le fait que le régime DASH est notamment caractérisé par des apports élevés en potassium. Les données cliniques de l’étude INTERMAP ont ainsi été ré-analysées : il s’agit d’une étude clinique menée entre 1996 et 1999, mesurant notamment la tension artérielle en lien avec de nombreux paramètres (notamment nutritionnels). Les chercheurs se sont tout particulièrement intéressés aux analyses d’urines, avec des dosages de métabolites pour déterminer la fameuse signature métabolique du régime DASH.

Une plus forte adhésion au régime DASH est ainsi associée à une plus forte excrétion de potassium, confirmant que le régime est caractérisé notamment par des apports élevés en cet élément. D’autres métabolites ont été spécifiquement mis en évidence dans les urines, à savoir : le citrate, l’hippurate, mais aussi le succinate, l’alanine, le S-methyl cysteine sulfoxide, le 4-hydroxyhippurate, et la phenylacetylglutamine.

Les chercheurs ont ainsi montré l’existence d’une signature spécifique du régime DASH, même si l’implication exacte de ces métabolites dans la réduction de la tension artérielle n’est pas encore claire. Ces résultats suggèrent ainsi que le sodium n’est pas le seul à jouer sur la tension artérielle ; les mesures alimentaires, et notamment les apports en potassium, semblent aussi jouer un rôle.

 

Blood pressure interactions with the DASH dietary pattern, sodium, and potassium: The International Study of Macro-/Micronutrients and Blood Pressure (INTERMAP).

Article publié le 14 mars 2022 dans The American Journal of Clinical Nutrition.

Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqac067