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Anne-Sophie Malhère. D’après www.lexpress.fr, le 20 juillet 2012.

La population française semble aujourd’hui bien maîtriser les messages sanitaires associés aux publicités alimentaires dont le fameux « Pour votre santé, mangez au moins 5 fruits et légumes par jour ». Mais quel impact ces messages ont-ils réellement sur les comportements alimentaires des français ? C’est à cette question qu’ont tenté de répondre 2 chercheuses de l’Ecole de Management de Grenoble au travers d’une enquête originale menée auprès d’un échantillon de 131 personnes. Pour cela, elles ont présenté aléatoirement aux participants de l’étude une publicité d’un aliment hédonique (type hamburger) avec ou sans le message de prévention. Ils devaient ensuite choisir entre un bon pour une glace ou un sachet de fruits. Résultat plutôt surprenant puisque les personnes qui ont vu la publicité avec le message sanitaire ont fait des choix moins sains que celles qui l’ont vu sans ! D’après cette étude, il semblerait donc qu’au lieu de remplir leur fonction première qui est d’inciter les français à manger sainement, les messages de prévention actuels serviraient à l’inverse de justification aux individus pour manger des aliments plaisir sans culpabiliser via un mécanisme compensatoire. Partant de ce constat, les chercheuses soulignent l’intérêt de dissocier le message sanitaire de la publicité. Alors que l’INPES se penche actuellement sur la refonte de ces messages de prévention, elles ajoutent qu’il pourrait être intéressant d’envisager une communication sous forme d’images qui, à l’instar des campagnes anti-tabac, sont souvent plus percutantes que de simples textes.

Référence : Werle, Carolina O.C., et Cuny, Caroline (2012), The boomerang effect of mandatory sanitary messages to prevent obesity, Marketing Letters (21 June 2012), p. 1-9, doi:10.1007/s11002-012-9195-0