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Céline Le Stunff. D’après les Cahiers de nutrition et diététique, juin 2010.

Le but de cette revue était d’actualiser le rapport publié en 2003 par l’AFSSA sur l’évaluation nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l’agriculture biologique (AB) et concluant que les différences de composition chimique avec les aliments issus de l’agriculture conventionnelle (AC) étaient faibles et sans signification dans le cadre d’un régime alimentaire global.
 
Plusieurs revues récentes publiées par des associations de l’agriculture biologique (ou organique) ont conclu à une nette supériorité nutritionnelle des aliments AB, tandis qu’une revue systématique britannique publiée en 2009 n’aboutit à aucune différence significative, sauf pour l’azote (moins en AB) et le phosphore (plus en AB).
 
Une centaine de références publiées depuis 2003 ont été ajoutées et leur examen confirme les conclusions antérieures. Aucune différence marquante n’a été relevée pour les glucides, les minéraux et oligoéléments dans aucun aliment et la tendance en faveur de teneurs plus élevées en magnésium dans certains légumes n’a pas été confirmée.
 
          Les céréales AB sont plus pauvres en protéines, tandis que certains légumes AC sont parfois plus riches en nitrates (dont la toxicité a été remise en cause). Pour les légumes et les fruits, les études les plus nombreuses et les différences les plus significatives concernent la vitamine C et les autres phytomicroconstituants antioxydants. Des teneurs plus élevées en vitamine C et en polyphénols, mais des teneurs plus faibles en caroténoïdes, ont souvent été observées en AB, sans effet démontré sur le statut antioxydant sanguin.
 
          Les produits AB d’origine animale sont souvent plus riches en certains acides gras polyinsaturés mais cela résulte d’un régime alimentaire avec prédominance d’herbe et de l’accès à un parcours extérieur, régime pouvant aussi concerner l’élevage conventionnel. Les autres différences de composition lipidique de la viande dépendent essentiellement de l’âge de l’animal (ainsi, il importe de comparer un poulet AB à un poulet labellisé de même âge).
 
Les résidus de produits phytosanitaires de synthèse, interdits en AB, sont en général plus élevés dans les légumes et fruits AC, mais sont, à plus de 95 %, inférieurs à une limite maximale acceptable, elle-même calculée avec une très grande marge de sécurité (facteur 100). Tous les aliments produits en plein-air, dont la viande, le lait et les œufs AB, sont les plus exposés aux contaminations chimiques microbiennes et parasitaires provenant de l’environnement. La réduction des intrants chimiques, qui favorise la production par la plante de substances antioxydantes bénéfiques, favorise aussi celle de métabolites secondaires et toxines naturelles dont l’innocuité n’est pas garantie.
 
Globalement, les faibles différences observées entre aliments AB et AC n’ont aucune répercussion significative sur la nutrition et la santé.
 
Source : Guéguen L, Pascal G. Le point sur la valeur nutritionnelle et sanitaire des aliments issus de l’agriculture biologique. Cahiers de nutrition et de diététique, juin 2010 (en cours de publication).