Qu’est-ce qu’un coproduit ?
Les protéines extraites des gisements halieutiques (exploitation des ressources vivantes aquatiques), les tourteaux (résidu solide riche en protéines, obtenu lors du traitement des graines et des fruits oléagineux en vue de l’extraction d’huile) issus de la filière “fruits et légumes” font partie des pistes pour la valorisation des coproduits.
Mais quelle est la définition d’un coproduit ? Selon l’ADEME : « Un coproduit est une matière, intentionnelle et inévitable, créée au cours du même processus de fabrication et en même temps que le produit principal. Le produit fini principal et le coproduit doivent tous les deux répondre à des spécifications de caractéristiques, et chacun est apte à être utilisé directement pour un usage particulier ».
Du “déchet” à haute valeur ajoutée
SI on peut citer un bel exemple de valorisation de coproduit dans la filière pêche c’est celui de la chondroïtine sulfate. Derrière ce mot “barbare” se cache en fait un composant simple des cartilages de raies et requins. La chondroïtine est obtenue par hydrolyse enzymatique et filtration, procédé relativement simple, mais qui permet d’obtenir un complément alimentaire ou un médicament qui protège les articulations et aide à la solidité des os.
Dans la filière fruits & légumes la valorisation des coproduits est aussi en marche depuis quelques années. L’industrie de la tomate, deuxième production mondiale après la pomme de terre, génère de nombreux déchets valorisables : marc, pelures, graines. Leur voie principale de valorisation est le séchage et/ou ensilage afin de réduire leur teneur en eau. Ainsi ils pourront servir dans l’alimentation des ruminants et des porcs, mais aussi en compostage, épandage et application industrielle après extraction de constituants nobles nutritionnellement (lycopène et caroténoïdes). De manière générale les industries des fruits & légumes valorisent 3/4 de leurs coproduits vers l’alimentation animale.
La Boulangerie-Pâtisserie n’est pas en reste
L’activité de la filière boulangerie pâtisserie génère essentiellement des déchets de pâtes et de produits finis non conformes à la mise en vente. Le débouché est encore une fois l’alimentation animale directe (dans les élevages) ou indirecte (fabricants d’aliments pour bétail). Il existe cependant des valorisations tel que le compostage ou la méthanisation comme pour la plupart des coproduits des autres filières.
Les coproduits de brasserie-cidrerie-vinification sont principalement valorisés pour l’extraction de molécules d’intérêt. L’alimentation animale n’est plus la principale voie de valorisation, en effet, l’extraction notamment de pectines par réactions enzymatiques, des marcs de pommes permet d’obtenir des ingrédients à valeur ajoutée plus importante pour les cidreries. Les industriels extracteurs ont aussi trouvé des débouchés porteurs puisque les pectines sont largement utilisées dans les industries de transformations agroalimentaires.
Les eaux de process et les effluents
Pas assez souvent intégrées dans la valorisation des coproduits, les eaux industrielles, que ce soit en cours de process ou en effluents, sont de potentielles sources de revenus. Comme les autres coproduits, elles sont le plus souvent utilisées en épandage ou en alimentation animale. Mais les eaux de process contiennent souvent des arômes (filières fruits & légumes) et autres produits d’intérêts (filières pêche, filières viande). Ainsi un traitement adapté permettant notamment de les concentrer peut conduire à une valorisation des molécules à hautes valeurs ajoutées.