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Les protéines occupent une place centrale dans la nutrition de la personne âgée. En effet, dans cette catégorie de population, les recommandations nutritionnelles préconisent des besoins en protéines plus élevés que chez l’adulte. Ces recommandations ne sont parfois pas atteintes, conduisant à des risques (fractures, mortalité, etc.).
Au-delà de la quantité de protéines, se pose aussi la question du type de protéines. Traditionnellement, les protéines végétales et animales sont différenciées, en termes de composition en acides aminés mais aussi en termes de digestibilité. A ce jour, très peu d’études existent concernant le lien entre type de protéines et paramètres de santé, chez les personnes âgées.
Pour répondre à la question, des chercheurs italiens se sont penchés sur les données de la cohorte InCHIANTI. Pendant 20 ans, les données de 1139 personnes ont été recueillies : les données de consommation alimentaire (5 fois sur la période de 20 ans), mais aussi les données de santé : ces dernières correspondent à la mortalité (toutes causes confondues ; mortalité cardiovasculaire ; ou bien mortalité par cancer).
Concernant l’apport total en protéines, des corrélations négatives sont observées pour les trois modalités de mortalité ; seule l’association avec la mortalité cardiovasculaire est significative. Les choses deviennent intéressantes lorsque les sources de protéines sont séparées. Pour les protéines d’origine animale, leur consommation accrue est associée significativement à une moindre mortalité toutes causes confondues, et significativement à une moindre mortalité cardiovasculaire ; aucun lien n’est montré concernant la mortalité par cancer. Quant aux protéines d’origine végétale, elles n’impactent aucune des modalités de mortalité.
Il s’agit de la toute première étude montrant un lien significatif inverse entre consommation de protéines animales, et mortalité (toutes causes confondues, et mortalité cardiovasculaire). Ceci tient peut-être au fait que les protéines soient mieux digestibles, et donc plus à mêmes de stimuler l’anabolisme protéique (donc atténuation de la sarcopénie). Concernant les protéines d’origine végétale, les chercheurs soulignent le fait que, dans leur cohorte, les céréales représentaient la majeure partie des protéines végétales ; d’autres études, dans lesquelles les protéines végétales étaient apportées par des légumes et des légumes secs, parvenaient au contraire à trouver un lien significatif avec ces protéines végétales.
Animal Protein Intake Is Inversely Associated With Mortality in Older Adults: The InCHIANTI Study.
Article publié le 27 novembre 2021 dans The Journals of Gerontology: Series A.
Lien (open access) : https://doi.org/10.1093/gerona/glab334