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Carine DION. D’après Nature’s Scientific reports (2017)

Les maladies de civilisation, comme l’obésité, sont en forte croissance dans les pays industrialisés. Ces maladies sont directement liées à nos modes de vies. Cependant des facteurs métaboliques pourraient jouer un rôle dans son développement, de même que les taux d’hormones intestinales. Des études précédentes avaient révélé que le niveau hormonal dans l’appareil digestif variait après le repas, en fonction de la personne et de son poids. Il est connu que les personnes sujettes à une obésité morbide présentent un défaut de sécrétion des hormones intestinales. Cette diminution pourrait contribuer au développement de l’obésité.

Wölnerhanssen et al. (2017) ont étudié le lien entre les hormones intestinales et l’obésité. Ainsi lors de l’étude clinique, des échantillons de tissus gastriques et provenant du duodénum ont été collectés par biopsie endoscopique chez 24 individus en bonne santé et de poids ‘normal’ et 21 personnes atteintes d’obésité morbide. Chez ces derniers, les prélèvements ont été réalisés avant et 3 mois après une ‘sleeve’ gastrectomie (laparoscopic sleeve gastrectomy – LSG). La morphologie tissulaire, la quantité de cellules entéroendocrines (EEC) ainsi qu’un certain nombre de biomarqueurs et d’hormones intestinales ont été analysés.

Il est noté que le nombre de cellules entéroendocrines était significativement réduit dans l’estomac et le duodénum des patients obèses ; cela concernait tout particulièrement les cellules contenant les hormones intestinales dont les sécrétions hormonales étaient affectées : cholécystokinine,  glucagon-like peptide-1 (GLP-1), peptide YY (PYY) et Ghreline. Suite à une chirurgie bariatrique, ce nombre de cellules est revenu à la normal, sans le moindre changement dans la hauteur des villosités intestinales ou la profondeur des glandes intestinales. De plus, une augmentation significative de l’expression de mucine 2 (impliqué dans la couche de mucus gastro-intestinale) et SGLT1 (sodium-glucose cotransporters) a été détectée dans le duodénum d’individus obèses. Les niveaux d’expression des facteurs de transcription nécessaires à la différenciation des lignées cellulaires ‘absorptives’ et ‘sécrétoires’ étaient également altérés chez ces personnes.

Les auteurs déduisent qu’une dérégulation de la différenciation des lignées cellulaires épithéliales intestinales chez les personnes obèses influencerait les quantités d’hormones intestinales libérées. Apres une gastrectomie, le profil de différentiation cellulaire serait rétabli, restaurant ainsi la sécrétion hormonale.

 

Référence : Wölnerhanssen BK, Moran AW, Burdyga G, Meyer-Gerspach AC, Peterli R, Manz M, Thumshirn M, Daly K, Beglinger C, Shirazi-Beechey SP. Deregulation of transcription factors controlling intestinal epithelial cell differentiation; a predisposing factor for reduced enteroendocrine cell number in morbidly obese individuals. Sci Rep. 2017 Aug 15;7(1):8174.