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Clarisse Lemaitre. D’après i-dietetique.com, le 18 mars 2013.

Qu’entend-on par « taxe nutritionnelle » ? Il s’agit de taxer les produits alimentaires les plus caloriques (les plus gras, les plus sucrés) afin de promouvoir une baisse de leur consommation. Une taxe de ce type est en place depuis le 1er janvier 2012 sur les boissons sucrées et édulcorées, et les boissons alcoolisées et le tabac sont l’objet de droits d’accises, c’est-à-dire de taxes indirectes et spécifiques. On peut dès lors se demander quelle est l’efficacité de cette taxe nutritionnelle, et s’il est nécessaire de l’élargir à d’autres catégories d’aliments.

Les fabricants considèrent qu’il existe bien un effet taxe : par exemple, Coca-Cola a enregistré une chute de ses ventes de 3 % suite à l’adoption de la « taxe sodas ». De même, la dernière augmentation des accises sur la bière (1997) de +36 % avait fait reculer le marché de 7 %.

Si on considère que la taxe est faite pour améliorer la santé du consommateur, un rapport interministériel de 2008 expliquait que ces mesures auraient « une faible efficacité en termes nutritionnels et des effets sociaux dommageables (…) touchant plus les pauvres que les riches». Les effets restent limités sur les consommateurs, surtout lorsqu’il s’agit de taxes sur les ingrédients (comme évoqué pour l’huile de palme), où l’effet sera peu visible, d’autant plus que les industriels préfèrent parfois absorber eux-mêmes la taxe pour éviter de la répercuter sur leurs prix.

Au-delà des taxes supportées par les industriels et les distributeurs, certes répercutées sur les clients finaux, c’est l’idée d’une taxe comportementale (touchant directement le consommateur) qui pourrait être la plus efficace. Pour cela, la taxe devrait participer à une politique sur le long terme, c’est-à-dire accompagnée d’autres outils : information, éducation au goût, régulation du marketing… Par ailleurs, pour éviter tout phénomène de substitution, la taxe devrait couvrir une base assez large et être suffisamment importante pour être dissuasive. Pour voir un réel effet, certains experts considèrent qu’il faudrait répéter ces hausses de taxes, comme c’est actuellement le cas pour le tabac par exemple.

Les principaux facteurs à prendre en compte dans la mise en place de telles taxes sont donc l’objectif final (diminuer la consommation ? ou pousser les industriels à améliorer le profil de leurs produits ?) et les répercussions possibles (amélioration de l’équilibre nutritionnel… ou augmentation du déséquilibre social ?).