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Nazila Senehipour. D’après un article paru dans les Echos, le 1 septembre 2009.

« Sodiaal et Entremont Alliance négocient en vue de la constitution d’un grand groupe laitier européen », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture.
Albert Frère, actionnaire de contrôle du fabricant d’emmental, Entremont Alliance, devrait céder sa participation au groupe coopératif français Sodiaal en vue de la création de l’un des cinq ou six plus grands acteurs de l’industrie du lait en Europe. La proposition de Lactalis n’a pas été retenue.

Sodiaal est également propriétaire de 50% de la marque Yoplait.

Unicopa, actionnaire minoritaire d’un Entremont lourdement déficitaire (avec perte nette de 14,9 millions d’euros au premier semestre) ainsi que les producteurs de lait fournissant ce dernier entreraient eux aussi au tour de table du nouveau groupe laitier.

Mais les modalités de l’opération restent à définir. Il appartiendra au Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), qui tente de trouver une issue à cette affaire jugée problématique à maints égards par le gouvernement, de les arrêter « dans les meilleurs délais ».

Confronté à la colère croissante des producteurs de lait bretons, qu’Entremont refusait de rémunérer à la hauteur qu’ils souhaitaient, le ministre de l’Agriculture s’est profondément impliqué dans le dossier. Une de ses priorités a été d’obtenir que le leader de l’emmental respecte désormais l’accord interprofessionnel sur le prix du lait et le paie 27,2 cen¬times au litre à l’avenir, comme les autres entreprises.

L’autre priorité a clairement été de favoriser l’émergence d’un groupe coopératif important, susceptible de rivaliser avec des poids lourds européens tels que le néerlandais FrieslandCampina, le danois Arla Foods ou encore l’allemand Nordmilch. Le projet de rapprochement des deux groupes est « une bonne nouvelle pour le secteur coopératif »,a souligné hier Bruno Le Maire. Le nouvel ensemble, qui devrait également travailler avec le fromager Bongrain, se hissera parmi les cinq ou six premiers acteurs de cette industrie sur le Vieux Continent, avec une collecte de lait avoisinant les 5 milliards de litres et un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros.