Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite
Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.
Temps estimé - 5 min
L’ingestion de protéines et la réponse plasmatique postprandiale des acides aminés qui en résulte sont des stimulateurs de la synthèse protéique musculaire. Dans un contexte où la consommation de produits végétaux alternatifs à la viande est devenue populaire, la question de la capacité de ces produits à stimuler la synthèse protéique se pose. En effet, s’ils contiennent une quantité de protéines similaire à celle des produits animaux, leur contenu en acide aminé indispensable peut être différent.
L’objectif de cette étude était de vérifier l’hypothèse selon laquelle la synthèse musculaire est plus stimulée après la consommation d’un steak haché de bœuf qu’après la consommation de deux steaks végétaux et que cette différence est liée à une réponse plasmatique différente des concentrations d’acides aminés indispensables.
Pour cela, les auteurs ont mis en place une étude randomisée contrôlée chez des adultes (18-40 ans) en bonne santé. Vingt-quatre volontaires ont été recrutés et ont complété l’étude. Ils ont été répartis en trois groupes selon le repas consommé :
- Steak haché de bœuf (4 oz soit 113,4 g) : comprenant 27,3 g de protéines
- Steak végétal à base de soja (113,4 g) : comprenant 20,5 g de protéines
- Double steak végétal à base de soja (8 oz soit 226,8 g) : comprenant 40,9 g de protéines
Il convient de noter que les trois repas avaient des contenus en macronutriments, en acides aminés et en énergie différents. La méthode utilisée reposait sur l’utilisation d’infusion sanguine d’acides aminés marqués avec des isotopes stables, sur des prélèvements sanguins et sur des biopsies musculaires à plusieurs moments de la journée.
Les résultats ont montré que la consommation d’un steak haché de bœuf de 113,4 g stimulait mieux la synthèse protéique musculaire que la consommation d’un steak végétal de même poids et stimulait d’une façon similaire à la consommation d’un steak végétal de 226,8 g. La synthèse protéique du corps entier et la réponse plasmatique en acides aminés indispensables n’étaient pas différentes entre les groupes. Le changement de réponse de la synthèse protéique musculaire était corrélé à la concentration maximale postprandiale en acides aminés indispensables.
→ En conclusion, un steak végétal peut stimuler la synthèse protéique de façon comparable à un steak haché de bœuf à condition d’en consommer suffisamment, mais cela s’accompagne d’un apport calorique supérieur.
La principale limite de ce travail est la différence de composition en macronutriments entre les produits, mais cela est inhérent à la matrice alimentaire choisie. Une autre limite est que cette étude ne s’est intéressée qu’à des adultes jeunes, or la problématique de l’apport en protéines pour stimuler la synthèse protéique est critique chez les personnes âgées et il est possible que les différences constatées ici soient encore plus importantes dans une population plus âgée.
« The anabolic response to a ground beef patty and soy-based meat alternative: a randomized controlled trial »
Article publié le 29 août 2024 dans The American Journal of Clinical Nutrition
Lien (article en accès libre) : doi.org/10.1016/j.ajcnut.2024.08.030
Photos d’illustration issues de la banque d’image Pixabay