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Réduire l’empreinte carbone de nos assiettes suppose souvent de moins consommer de produits animaux et d’augmenter la part végétale. Or, si ces choix améliorent les émissions de gaz à effet de serre (GES), leur capacité à couvrir les besoins en micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments) reste discutée, notamment pour l’iode, le calcium, la B12, le zinc ou la riboflavine.

L’objectif de cette étude était de tester si un régime “sain et durable” pouvait réduire les GES sans augmenter la prévalence d’inadéquations en micronutriments, comparé à un régime “sain” (contrôle) conforme aux recommandations nationales.

Pour cela, un essai randomisé, contrôlé, en simple aveugle a été mené en Irlande et en Irlande du Nord. 355 adultes de moins de 65 ans ont été suivis pendant 12 semaines. Une partie devait suivre des conseils nutritionnels durables et l’autre partie devait suivre des conseils nutritionnels basés sur les recommandations nationales.

La composition des deux recommandations était présentée dans l’image ci-dessous

Les émissions de gaz à effet de serre correspondantes aux régimes étaient calculées et l’adéquation nutritionnelle était estimée.

Les émissions de GES alimentaires avaient diminué de 32 % dans le bras « durable » et de 14 % dans le contrôle. L’apport énergétique avait davantage reculé dans l’intervention (–19 % vs –12 %). Concernant les apports en micronutriments, plusieurs reculs significatifs étaient visibles. Par rapport au contrôle, le régime « durable » présentait de plus fortes baisses d’apports en vitamine B12 (–36 %), en rétinol (–25 %), en riboflavine (–16 %), en vitamine B6 (–12 %), en niacine (–16 %), en calcium (–16 %), en zinc (–13 %), en iode (–26 %), en sélénium (–15 %), en potassium (–10 %) et en vitamine D (–28 %). L’apport en vitamine K1, en revanche, augmentait de 30 %. Si l’on standardisait l’apport énergétique à 2500 kcal, les conclusions se maintiendraient. Par conséquent, une hausse des inadéquations en vitamines et minéraux était visible. C’est le cas pour le régime « durable » pour la riboflavine, la vitamine B6, la vitamine B12, le calcium, le zinc, et le sélénium. Dans le groupe intervention, les sujets consommaient moins de produits laitiers, de viande et d’œufs et augmentaient leur consommation de légumineuses et de noix/graines.

→ En conclusion, un régime personnalisé « sain et durable » réduit fortement les émissions de GES mais s’accompagne d’une baisse de l’apport et d’une hausse de l’inadéquation pour plusieurs micronutriments clés, malgré le maintien de laitages quotidiens et de 3 portions de protéines animales par semaine. La préservation du statut à court terme suggère une inertie biologique ou des réserves suffisantes, mais l’augmentation des inadéquations alerte sur le risque à moyen terme.

 

« Impact of sustainable diets on micronutrient intakes and status: outcomes of the MyPlanetDiet randomized controlled trial »

Article publié le 8 septembre 2025 dans The American Journal of Clinical Nutrition

Lien (article en accès libre) : https://doi.org/10.1016/j.ajcnut.2025.09.009

Photo d’illustration issue de la banque d’images Pexels. Crédit : Ella Olsson