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Les pommes font partie des fruits les plus consommés dans le monde, représentant 13% de ces fruits. En dehors de leurs atouts organoleptiques et de leur disponibilité pendant toute l’année (selon les variétés, évidemment), les pommes ont également des atouts physiologiques. Des études épidémiologiques ont déjà associé la consommation de pommes à de moindres taux circulants de protéine-C-réactive (qui est un marqueur de l’inflammation systémique), ainsi qu’à de moindres risques de maladies cardiovasculaires. Ces associations bénéfiques peuvent être attribuées à la richesse en micronutriments ainsi qu’à la forte teneur des pommes en fibres.
Ces associations ont été plus ou moins confirmées par des études cliniques randomisées, avec des résultats pas toujours cohérents d’une étude à l’autre. Les pommes « entières » n’ont pas toujours été utilisées, au profit de compotes de pommes ou de jus de pommes, expliquant potentiellement certaines différences entre études. Par ailleurs, toutes ces études cliniques ont été réalisées sur des personnes bien portantes, limitant potentiellement la probabilité de trouver des résultats (santé déjà bonne, donc peu de marge de manœuvre).
C’est le contexte du surpoids et de l’obésité qui a été choisi ici par des chercheurs canadiens, avec l’hypothèse qu’une consommation quotidienne de pommes pendant 6 semaines pouvait se traduire par des améliorations de paramètres biologiques liés à l’inflammation. Pour cela, 44 personnes en surpoids (IMC > 25) ont été recrutées. Dans un premier temps, les participants ont exclu pendant deux semaines les aliments et boissons riches en fibres et polyphénols. Puis, les participants ont été répartis en deux groupes : consommation de pommes (3 pommes Gala/jour), ou bien placebo (aucune consommation de pommes). Des prises de sang ont été effectuées avant et après l’intervention expérimentale pour des analyses biochimiques. Des analyses ont également été effectuées sur les cellules mononucléées de sang périphérique (PBMC).
La consommation de pommes a réduit significativement la concentration de plusieurs marqueurs clés de l’inflammation systémique : la protéine-C-réactive (en concordance avec les études épidémiologiques), mais aussi l’interleukine-6 (IL-6). Les analyses menées sur les PBMC, cellules immunitaires de l’organisme, montrent une tendance identique à la baisse de sécrétion de molécules pro-inflammatoires, chez les participants ayant consommé quotidiennement des pommes.
Bien que la consommation de pommes n’ait eu aucun effet sur les mesures anthropométriques et sur les marqueurs de risque cardiovasculaire chez les participants, ces résultats sur la composante inflammatoire sont encourageants, et montrent que de simples mesures nutritionnelles peuvent grandement contribuer à améliorer les paramètres physiologiques de personnes en surpoids. Par ailleurs, rappelons que l’inflammation de bas grade est une composante essentielle de l’obésité, à l’origine d’autres dysfonctions métaboliques : une réduction au bout de six semaines est donc un excellent résultat en termes de santé publique.
Daily apple consumption reduces plasma and peripheral blood mononuclear cell–secreted inflammatory biomarkers in adults with overweight and obesity: a 6-week randomized, controlled, parallel-arm trial mai .
Article publié le 8 mai 2021 dans The American Journal of Clinical Nutrition.
Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqab094