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Les alternatives végétales aux produits laitiers, dont les boissons végétales, fleurissent dans les rayons à mesure que le discours sur l’empreinte environnementale de l’alimentation prend de l’ampleur. La consommation de ces produits contribue ainsi à la transition alimentaire. Mais ces produits ne sont pas dépourvus d’inconvénients, comme l’ont déjà montré certains articles scientifiques : particulièrement sur le plan organoleptique, mais aussi plus récemment sur le segment de la naturalité perçue de ces produits.
Qui sont les consommateurs de ces boissons végétales ? Comment les consommateurs perçoivent-ils ces produits, pourquoi en consomment-ils ? Autant de questions auxquelles des chercheurs suisses de l’Agroscope ont tenté de répondre dans cette étude en ligne, rassemblant 1204 consommateurs suisses (zones francophone et alémanique du pays).
Tout d’abord, les chercheurs ont défini deux groupes, sur la base de la fréquence de consommation des boissons végétales : les participants consommant ces alternatives moins de 2-3 fois par semaine ont été catégorisés comme « non-consommateurs », les autres étant classés comme des « consommateurs ». C’est sur la base de ces deux groupes que les chercheurs ont tenté de mettre en avant d’éventuelles différences.
Différences sur le plan sociodémographique tout d’abord : comme attendu par les chercheurs, les femmes sont plus représentées dans le groupe des consommateurs (56,2%) que dans le groupe des non-consommateurs (45,6%). De même, les consommateurs de boissons végétales sont plus enclins à vivre dans des zones urbaines, et à avoir bénéficié d’un niveau d’éducation plus élevé.
Des questions sur la perception de la naturalité des produits ont été également posées aux participants, dans l’objectif d’une comparaison directe entre lait et alternatives végétales (amande, avoine, riz et soja). Là aussi, en accord avec les précédentes études sur les alternatives végétales, tous les participants ont globalement perçu le lait comme plus naturel que les boissons végétales ; même si, comme attendu, la part des participants percevant cette naturalité accrue était supérieure dans le groupe des non-consommateurs, par rapport au groupe des consommateurs.
De manière intéressante, tous les participants sont d’accord sur le fait que les boissons à base de soja ne sont pas bonnes pour l’environnement. Un désaccord est présent pour les boissons à base de riz (les consommateurs étant d’accord sur l’effet favorable sur le climat ; l’inverse étant pensé par les non-consommateurs). Les autres sources végétales sont considérées comme bonne pour l’environnement, avec une approbation significativement supérieure chez les consommateurs d’alternatives végétales. Enfin, concernant le lait, un désaccord attendu est aussi présent : les consommateurs d’alternatives végétales considérant qu’il n’est pas bon pour l’environnement, contrairement aux non-consommateurs.
Pourquoi consommer ces alternatives ? Sans surprise, le bien-être animal fait partie des raisons les plus évoquées par les participants, en accord avec d’autres résultats précédemment publiés. D’autres raisons sont évoquées par les consommateurs de ces alternatives : la recherche de variété de produits, mais aussi une meilleure digestibilité perçue par rapport au lait (l’étude ne porte que sur le lait et les boissons végétales). Du côté des non-consommateurs, un manque d’intérêt global est manifeste, tout comme le goût peu apprécié de ces produits.
Même si l’étude était destinée à mieux cerner les personnes consommant des alternatives végétales, les chercheurs retiennent surtout dans leur conclusion la faiblesse organoleptique de ces alternatives. Ce résultat n’est pas nouveau, et incitent les auteurs à préconiser des travaux de recherche du côté de l’industrie agroalimentaire. En dehors de ces résultats attendus, l’étude est à considérer avec prudence : l’enquête en ligne n’a pas exploré l’intention d’achat de produits (lait ou boissons végétales), et le critère de groupement des participants en deux groupes peut être débattu. Enfin, soulignons que l’échantillon n’avait pas vocation à être représentatif de tous les consommateurs d’alternatives végétales, et a fortiori des consommateurs suisses dans leur ensemble.
Understanding Swiss consumption of plant-based alternatives to dairy products.
Article publié le 20 juillet 2023 dans Food Quality & Preference.
Lien (open access) : https://doi.org/10.1016/j.foodqual.2023.104947