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Les régimes appauvris en glucides font partie des régimes populaires pour améliorer la composition corporelle et la santé métabolique et on sait aussi que des effets bénéfiques peuvent aussi être obtenus en améliorant la qualité des glucides consommés, par exemple en remplaçant les glucides raffinés par des alternatives moins transformées. Mais ces différentes approches peuvent avoir des effets sur les symptômes gastro-intestinaux et le microbiote intestinal.
L’objectif de cette étude était d’examiner les effets de trois régimes alimentaires, variant en quantité ou qualité de glucides, sur ces paramètres.
Pour cela, les auteurs se sont appuyés sur les résultats secondaires d’une étude randomisée contrôlée intitulée CARBFUN. Cette étude clinique visait à explorer comment la quantité et la qualité des glucides alimentaire pouvait affecter la graisse abdominale d’individus obèses.
Les objectifs secondaires de cette étude étaient :
- La mesure de la fermentation fécale (concentrations en acides gras à chaîne courte)
- La déclaration de symptômes gastro-intestinaux et de la fatigue via plusieurs questionnaires/scores
Cette étude comprenait trois bras avec trois régimes iso-caloriques et iso-protéiques :
- Régime pauvre en glucides et riche en lipides
- Régime riche en glucides raffinés et appauvri en lipides (régime acellulaire)
- Régime riche en glucides les moins raffinés possibles et appauvri en lipides (régime cellulaire ou régime avec structures cellulaires intactes)
Le régime cellulaire était composé principalement de glucides provenant de céréales entières, de patates ou de bananes alors que le régime acellulaire incluant surtout des farines raffinées, des produits de boulangerie ou des pâtes. Tous les participants avaient pour consignes de suivre un régime sain et de consommer au moins 500 g/jour de fruits, baies ou légumes.
Au total, 193 sujets obèses ont été inclus et répartis entre les trois groupes et suivi pendant trois mois puis pendant un an. 118 ont été suivis pendant les trois mois et ils n’étaient plus que 57 au bout d’un an.
Aucune différence de perte de poids entre les trois groupes n’a été mise en évidence. L’apport en fibres était augmenté après un an de régime. Plusieurs scores de symptômes gastro-intestinaux étaient améliorés pour le régime riche en lipides comparé au régime acellulaire. Concernant la fermentation fécale, après trois mois, le régime cellulaire permettait une augmentation de la production d’acide butyrique comparé au régime acellulaire et une diminution de la production d’acide acétique comparé au régime enrichi en lipides. Après un an, les concentrations d’acides gras à chaîne courte étaient toujours réduites pour le régime riche en lipides.
→ En conclusion, dans cet échantillon d’individus obèses des améliorations modestes ont été observées uniquement pour le régime riche en lipide en termes de qualité de vie (à 3 mois) et de reflux (à 3 et 12 mois), ce qui était significativement différent du régime acellulaire et indépendant de l’apport total en fibres. Parallèlement, par rapport au régime acellulaire, le régime cellulaire a significativement augmenté la concentration fécale d’acide butyrique, tandis que le régime riche en lipides a diminué l’acide acétique après 3 mois et tous les principaux acides gras à chaîne courte après un an. Ainsi, c’est d’abord la quantité de glucides qui serait importante pour les paramètres mesurés.
La principale limite de ce travail, est la perte du suivi des participants au cours de l’étude ce qui a réduit la puissance statistique des résultats.
« Quality and quantity of carbohydrates, faecal short-chain fatty acids and gastrointestinal symptoms – results from a randomised, controlled trial (CARBFUNC) »
Article publié le 25 novembre 2024 dans Clinical Nutrition
Lien (article en accès libre) : 10.1016/j.clnu.2024.11.041
Photos d’illustration issues de la banque d’images Pixabay. Crédits : maxmann et Mohamed_hassan