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Marie Deniel. D’après www.cirad.fr, décembre 2011

La France est l’un des pays qui « offre » le plus de calories à chacun de ses habitants, soit, en moyenne, près de 3 500 kcal par jour (Voir schéma ci-contre). Plus l’on consomme, plus l’obésité nous menace et plus notre « impact carbone » est fort. Faut-il réduire notre alimentation et consommer « mieux » ? C’est l’un des axes de l’étude DuALIne, conduite par l’INRA et le CIRAD qui a, depuis novembre 2009, mobilisé 125 experts académiques, institutionnels et privés pour dresser un état des lieux des connaissances sur les points clefs de l’alimentation, au regard de ses impacts sur l’environnement, la santé, l’économie et la société, dans un contexte de changements globaux.

 

La question de la consommation alimentaire, en France, et de son impact carbone lié à son niveau de qualité nutritionnelle, a retenu l’attention de l’Inra. Sur la base des données de l’enquête nationale sur les consommations alimentaires des français (INCA2), les experts observent que plus la consommation alimentaire est élevée en quantité, plus l’impact carbone associé est important. Ainsi l’impact carbone de l’alimentation des hommes est significativement supérieur à celui des femmes. En revanche, la qualité nutritionnelle de l’alimentation a peu d’impact sur l’environnement. La vision selon laquelle les végétaux sont bons pour la santé et l’environnement alors que les produits animaux seraient mauvais à la fois pour l’environnement et la santé mérite d’être reconsidérée.

En effet, L’étude DuALIne rappelle que nos recommandations nutritionnelles sont basées sur une consommation accrue de végétaux, légumes et fruits, aux dépens de la viande. Or, les aliments végétaux émettent moins de gaz à effet de serre par kg que les protéines animales. Cependant, il est conseillé d’en consommer beaucoup, « au moins 5 portions par jour », donc en termes d’émission (valeur absolue) les recommandations nutritionnelles ne sont pas meilleures pour l’environnement.

Pour réduire l’impact carbone de notre alimentation, une voie majeure serait la réduction des calories ingérées, telle qu’elle est conseillée aux Etats-Unis : réduire la densité énergétique de 10 kcal pour 100 g d’aliments consommés et de diminuer de 100 kcal nos apports énergétiques journaliers. Mais les consommateurs sont-ils prêts à opérer de tels changements ?

Référence : Pour une alimentation durable. Réflexion stratégique duALIne, Catherine Esnouf, Marie Russel et Nicolas Bricas (coord.), éditions Quae, déc. 2011, 288 pages. Publié le 15 décembre 2011.