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S’agissant de synthèse de masse musculaire (ou masse maigre), les protéines laitières font figure de référence. Leur haute teneur en leucine permet de stimuler les taux circulants post-prandiaux de cet acide aminé, ce qui en fait un puissant levier pour la synthèse de masse maigre. Plus précisément, la fraction protéique du lait se répartit comme suit : environ 20% correspondent aux protéines du lactosérum, et le reste (80%) aux caséines. Les protéines de lactosérum étant plus rapidement digérées et assimilées que les caséines, elles sont réputées plus efficaces que cette dernière pour la synthèse de masse maigre. De ce fait, le lactosérum est très utilisé dans le milieu du sport, mais aussi dans les DADFMS ciblant spécifiquement la fonte musculaire.
Une récente étude remet en cause le concept d’isolation des protéines du lactosérum, en termes d’efficacité. Des chercheurs hollandais ont en effet compilé l’intégralité des études cliniques de supplémentations en protéines de lait (lait intégral, caséines ou lactosérum). Les chercheurs se sont surtout intéressées aux cinétiques d’absorption des acides aminés : les taux circulants post-prandiaux sont déterminants en vue d’une stimulation de la synthèse de masse maigre. L’équipe confirme que les protéines du lactosérum sont plus rapidement disponibles que les caséines, ou les protéines fournies par la matrice laitière. Néanmoins, en ajustant sur les quantités totales de protéines, les chercheurs ont constaté que les taux de phénylalanine circulants post-prandiaux étaient plus élevés dans le cas de la matrice laitière entière, par rapport aux protéines fournies séparément.
En lien avec la synthèse musculaire, le focus sur la phénylalanine n’est sans doute pas le plus pertinent (il aurait fallu regarder les taux de leucine). Cependant, on peut imaginer que la tendance est la même concernant la leucine. L’étude suggère en fait un effet matrice, selon lequel la matrice non dénaturée serait plus efficace que la somme de ses composants fournis séparément. Ceci est en accord avec une étude qui avait montré des résultats similaires concernant les protéines d’œuf. Bien sûr, il faut garder en tête que ces résultats sont à quantité égale de protéines, et que les protéines du lactosérum ne représentent que 20% des protéines (elles-mêmes ne représentant que 3% en poids des composants du lait).
Protein Type, Protein Dose, and Age Modulate Dietary Protein Digestion and Phenylalanine Absorption Kinetics and Plasma Phenylalanine Availability in Humans.
Article publié le 18 février 2020 dans The American Journal of Clinical Nutrition.
Lien (accès libre) : https://doi.org/10.1093/jn/nxaa024
Tracking the Fate of Milk Proteins: Better in Whole or in Part?
Article publié le 17 juin 2020 dans The American Journal of Clinical Nutrition.
Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/jn/nxaa161