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Avec l’essor des produits d’alternatives aux protéines animales, il convient de faire le point sur ces nouveaux produits consommés. On entend par protéines d’alternatives à la viande :
- La « viande végétale » qui regroupe les produits traditionnels que sont le tofu, le seitan et le tempeh et les produits dits simili-carnés c’est-à-dire ceux qui imitent la viande en termes de goût, de texture et de visuel.
- La viande cultivée qui est de la viande animale obtenue par culture cellulaire.
Les « viandes végétales » sont-elles meilleures pour la planète et pour la santé que les viandes d’élevage ?
Impact environnemental
Au niveau mondial, une étude de 2021 publiée dans Nature Food estime que les produits d’origine animale sont responsables de près de 20 % de l’ensemble des émissions de GES. De plus, les animaux d’élevage et les cultures utilisées pour les nourrir occupent environ 80% des terres agricoles mondiales.
Selon une analyse complète de l’impact environnemental des aliments, les protéines animales les moins polluantes auraient un impact environnemental supérieur à celui des protéines végétales (gaz à effet de serre, utilisation des sols, eutrophisation, acidification de l’environnement). Cependant, ces résultats sont à nuancer puisque l’étude porte sur les protéines végétales brutes. Or, pour produire de la « viande végétale » à partir de ces protéines il faut prendre en compte les étapes de transformation qui peuvent être énergivores (par exemple, cuisson, extraction, extrusion, etc.) Toutefois, une récente étude basée sur l’analyse de cycle de vie mesurant l’impact environnemental de la viande d’élevage et de la « viande végétale » affirme que même la viande de bœuf la moins polluante (34 kg d’équivalent CO2 par kg de produit pour les troupeaux spécialisés et 15 kg d’équivalent CO2 par kg de produit pour les vaches laitières) dépasse significativement les émissions de GES de la « viande végétale » la plus polluante (7 kg d’équivalent CO2 par kg de produit).
Outre le fait que la « viande végétale » émet moins de GES que la viande d’élevage, elle est aussi moins gourmande en eau (442 L d’eau pour produire 1 kg de porc contre 84 L pour 1 kg de « viande végétale »), et elle nécessite moins de terre. De plus, l’élevage serait responsable d’environ 90 % des émissions d’ammoniac en France, un composé chimique qui contribue à la formation de particules fines dans l’air.
Quant à la viande cultivée, elle est plutôt gourmande en électricité. Plusieurs analyses du cycle de vie de la viande cultivée ont également été réalisées. La dernière en date, et la plus complète, compare deux scénarios différents. Dans le premier scénario, la viande cultivée est produite via un mix électrique relativement carboné, tandis que dans le second scénario l’électricité provient d’énergies renouvelables. L’étude conclut qu’avec une énergie carbonée, la viande cultivée est moins émettrice de GES que la viande bovine, mais émet davantage que la viande de cochon ou de poulet. En revanche, si l’électricité provient d’énergies renouvelables, la viande cultivée est moins émettrice de GES que tous les types de viande. La viande cultivée nécessite également moins de terre que la viande d’élevage.
Santé publique
L’usage excessif des traitements par antibiotiques dans les élevages est une problématique majeure qui contribue à l’augmentation de l’antibiorésistance. L’antibiorésistance qui a été responsable en 2019 de plus de morts que le VIH et le paludisme. Autre problématique causée par l’élevage : les zoonoses (Maladies infectieuses des animaux vertébrés transmissibles à l’être humain), comme la grippe H1N1. Les protéines alternatives permettent ainsi de réduire ces risques.
Bien-être animal
80 milliards d’animaux terrestres sont abattus dans le monde chaque année – et encore davantage d’animaux marins – pour la production alimentaire. Les protéines alternatives ne nécessitent pas d’élever et tuer d’animaux. L’impact relevant de l’éthique est sûrement ici un des impacts les plus prometteurs et les plus importants de ces protéines alternatives pour une alimentation plus durable et permettrait de mettre fin au problème de l’élevage intensif rejeté par 85% des Français.
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