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L’ICEF14 regroupe les meilleurs experts mondiaux en ingénierie alimentaire, transformation et sciences des aliments. Guénaelle Diler, chef de projets R&D et scientifiques chez FOODINNOV, revient sur les grands défis auxquels ils sont confrontés dans les procédés alimentaires.

L’ICEF14 : Congrès International sur l’Ingénierie et l’Alimentation

Depuis plusieurs années, le sujet de l’ultra-transformation des aliments fait débat et la méfiance des consommateurs envers les procédés industriels s’amplifie. Pourtant, certains procédés sont indispensables pour répondre aux enjeux de la transition alimentaire. En effet, les techniques de cuisson et de stabilisation permettent de transformer des denrées brutes en aliments consommables, d’en améliorer la sécurité sanitaire et in fine, de limiter le gaspillage alimentaire. C’est sur ce constat que s’est ouvert le 20 juin dernier l’ICEF14 (International Congress on Engineering and Food), sur le thème « PRODUCTION ALIMENTAIRE DURABLE POUR UNE CHAÎNE ALIMENTAIRE RÉSILIENTE ».

Cet événement regroupe, tous les 4 ans, les meilleurs experts mondiaux en ingénierie alimentaire, transformation et sciences des aliments. Il a permis de mettre en lumière les grands défis auxquels sont actuellement confrontés les chercheurs internationaux. Les interventions se sont ainsi articulées autour de 4 thèmes :

  • le retour et l’optimisation des procédés alimentaires « traditionnels » tels que la germination et la fermentation (voir un précédent article sur le sujet de la fermentation : Innover par la fermentation (1/3) : la fermentation traditionnelle)
  • le développement de procédés innovants,
  • la durabilité et la décarbonation,
  • ainsi que la performance alimentaire.

Quels sujets occupent les chercheurs en procédés alimentaires ?

Parmi les sujets évoqués, la décarbonation de la filière agroalimentaire constitue désormais un enjeu majeur. Dans cet objectif de sobriété énergétique, certains procédés de chauffage se distinguent comme les micro-ondes ou le chauffage ohmique mais également une grande variété d’électro-technologies (champ électrique pulsé, champ électrique, champ magnétique, plasma, etc.) permettant l’amélioration de la structure ou de la conservation des aliments.

La réduction de la consommation énergétique ne peut se faire au détriment de la qualité et de la sécurité des aliments. Ainsi, le projet de recherche européen SHEALTHY (https://www.shealthy.eu/ ) vise à évaluer et à développer une combinaison optimale de méthodes athermiques de désinfection, de conservation et de stabilisation des fruits et légumes, tout en préservant leurs propriétés nutritionnelles. L’impression 3D offre également de nouvelles perspectives. Les approches deviennent de plus en plus sophistiquées pour personnaliser les matrices, tandis que les efforts se poursuivent pour augmenter la productivité des équipements.

Enfin, la filière agroalimentaire n’échappe pas au développement de l’intelligence artificielle. Des outils de simulation et d’aide à la décision en matière de sécurité alimentaire, de formulation et de santé sont développés. Ils sont désormais accessibles à tous et se déclinent sous forme d’applications très simples d’utilisation. Coldtivate en est un exemple. Il s’agit d’une application de gestion des chambres froides permettant aux utilisateurs d’enregistrer et de retirer des produits, de surveiller à distance la température, l’occupation, l’utilisation, et de suivre la conservation des produits stockés.

 

L’ICEF14 a également rappelé à quel point la collaboration entre la recherche et l’industrie est essentielle pour créer une chaîne alimentaire résiliente et durable. A ce titre, FOODINNOV entretient ce lien recherche-industrie en participant à divers projets collaboratifs et en vous mettant en relation avec les équipes de recherches spécialisées dans votre sujet.

Source : https://www.icef14.com/