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Anne-Sophie Malhère. D’après des articles parus dans Obesity Research et American Journal of Public Health, septembre 2015.

Deux études récentes ont souligné la difficulté pour les personnes en situation d’obésité, de perdre du poids et le maintenir, malgré une baisse des calories et une augmentation de l’activité physique.

La première étude publiée dans l’American Journal of Public Health a suivi, durant 10 ans (2004-2014), 76 704 hommes et 99 791 femmes âgés de 20 ans et plus, en situation d’obésité mais n’ayant pas subi de chirurgie bariatrique. La probabilité pour qu’ils atteignent un poids normal ou une réduction de 5 % du poids corporel a été évaluée.

Les résultats ont montré que :

  • Dans le cas d’une obésité modérée (IMC : 30-34,9 kg/m²), la probabilité annuelle d’atteindre un poids normal était de 1 sur 210 pour les hommes et de 1 sur 124 pour les femmes ;
     
  • Dans le cas d’une obésité morbide (IMC : 40-44,9 kg/m²), cette probabilité annuelle était de 1 sur 1 290 pour les hommes et 1 sur 1 677 pour les femmes ;
     
  • La probabilité annuelle de parvenir à une réduction de 5 % du poids corporel était de 1 sur 8 pour les hommes et de 1 sur 7 pour les femmes souffrant d’obésité morbide.

Ainsi, cette étude démontre que la probabilité d’atteindre un poids normal ou de maintenir la perte de poids est faible chez les personnes obèses, ce qui remet en cause l’efficacité des programmes de gestion de poids axés sur les régimes et l’exercice.

La seconde étude, publiée dans la revue Obesity Research, a cherché à déterminer si la relation entre l’apport calorique et en macronutriments, l’activité physique et l’obésité a évolué au cours du temps. Pour cela, les données alimentaires de 36 377 adultes américains suivis durant 35 ans dans le cadre de la cohorte NHANES (National Health and Nutrition Survey) ont été analysées.

Entre 1971 et 2008, l’IMC, l’apport calorique total et l’apport en glucides ont augmenté de 10-14 % alors que l’apport en lipides et en protéines a diminué de 5-9 %. Entre 1988 et 2006, la fréquence de l’activité physique de loisir a augmenté de 47 à 120 %. Néanmoins, pour un même niveau d’apport calorique et en macronutriments et une activité physique similaire, l’IMC était jusqu’à 2,3 kg/m² plus élevé en 2006 qu’en 1988.

Ces résultats suggèrent une nouvelle fois que des facteurs autres que le régime alimentaire et l’activité physique peuvent contribuer à l’augmentation de l’IMC au fil du temps. Des recherches complémentaires sont nécessaires pour identifier ces facteurs et déterminer les mécanismes par lesquels ils affectent le poids corporel.

En matière d’obésité, il semblerait donc d’après les conclusions de ces deux études, que mieux vaut prévenir que guérir !


Références :

  • Ruth E. Brown, Arya M. Sharma, Chris I. Ardern, Pedi Mirdamadi, Paul Mirdamadi, Jennifer L. Kuk ; Secular differences in the association between caloric intake, macronutrient intake, and physical activity with obesity ; Obesity Research & Clinical ; 14 September 2015 ; doi:10.1016/j.orcp.2015.08.007
     
  • Alison Fildes, Judith Charlton, Caroline Rudisill, Peter Littlejohns, A. Toby Prevost, and Martin C. Gulliford ; Probability of an Obese Person Attaining Normal Body Weight: Cohort Study Using Electronic Health Records ; American Journal of Public Health: September 2015, Vol. 105, No. 9, pp. e54-e59. ; doi: 10.2105/AJPH.2015.302773