Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite
Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.
Temps estimé - 7 min
L’EUFIC (European Food Information Council) a relayé au travers d’un récent article des données issues du projet BETTER4U. BETTER4U est un projet financé par l’UE qui vise à développer, évaluer et promouvoir des interventions de style de vie personnalisées, fondées sur des preuves et durables, pour prévenir et lutter contre l’obésité.
Prévalence et évolution des taux d’obésité en Europe
L’Europe est confrontée à une véritable crise sanitaire liée à l’obésité, avec des taux de surpoids et d’obésité en constante progression. Entre 1975 et 2016, la prévalence de l’obésité en Europe a augmenté de 138 %, avec une hausse de 21 % entre 2006 et 2016. La prévalence du surpoids a augmenté de 51 % entre 1975 et 2016, et de 8 % entre 2006 et 2016.
Environ 59 % des adultes et près de 30 % des enfants de l’UE sont actuellement en surpoids ou obèses, selon le rapport régional de l’OMS Europe publié en 2022. Aucun des 53 pays de la région ne semble en voie d’atteindre l’objectif de l’OMS de stabilisation d’ici 2025.
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle engendre des conséquences sanitaires majeures, avec plus de 1,2 million de décès prématurés attribuables chaque année au surpoids et à l’obésité, soit 13 % de la mortalité totale de l’UE. Cela fait du surpoids et de l’obésité la quatrième cause de mortalité, après l’hypertension artérielle, les risques alimentaires (par exemple, une alimentation pauvre en céréales complètes, en légumineuses et en fruits, et riche en sodium, en viandes transformées et en viandes rouges) et le tabagisme.
Des disparités géographiques fortes
Les données révèlent de grandes différences entre les pays pour la prévalence du surpoids et de l’obésité, tant pour les hommes que pour les femmes. Cependant, différents pays utilisant souvent différentes méthodologies, il est parfois difficile de comparer les données.
Les taux de surpoids et d’obésité varient fortement au sein de l’UE (données 2022 chez des personnes de 16 ans ou plus) :
- Chez les hommes, la Roumanie et la Pologne sont en tête avec un taux de prévalence de 76 % de surpoids et d’obésité (dont 38 % et 32 % de personnes obèses, respectivement), suivies de près par la Croatie et la Slovaquie, avec une prévalence de 74 % chacune (dont 35 % et 31 % avec obésité, respectivement).
- La France a la prévalence la plus faible de surpoids et d’obésité chez les hommes (41 % (dont 10 % avec obésité), suivie des Pays-Bas (54 % (dont 15 % avec obésité) et du Danemark (56 % (dont 16 % avec obésité).
- Chez les femmes, l’Irlande présente la prévalence la plus élevée de surpoids et d’obésité (62 %, dont 28 % d’obésité), suivie de la Roumanie (58 %, dont 32 % d’obésité) et de la Croatie (58 %, dont 28 % avec obésité).
- De même, la France a la prévalence la plus faible de surpoids et d’obésité chez les femmes (30 % (dont 10 % d’obésité), suivie de l’Autriche (34 % (dont 13 % d’obésité) et du Danemark (36 % dont 11 % d’obésité).
Ces écarts reflètent non seulement des habitudes alimentaires et de mode de vie différenciés, mais aussi des facteurs socio-économiques, culturels et environnementaux. Par exemple, les zones urbaines sont souvent moins propices à l’activité et offrent un meilleur accès aux aliments malsains, favorisant le développement du surpoids et de l’obésité. On observe également que les personnes ayant un faible statut socio-économique sont plus susceptibles de vivre avec le surpoids et l’obésité, particulièrement chez les femmes.
Facteurs déterminants et risques associés
L’obésité est multifactorielle et influencée par :
- la disponibilité et la promotion d’aliments riches en calories et pauvres en nutriments,
- la sédentarité croissante,
- des facteurs sociaux et économiques comme la précarité,
- des déterminants génétiques et épigénétiques.
Elle est directement liée à la hausse de maladies non transmissibles et à une mortalité précoce : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, certains cancers, ainsi qu’à des troubles musculosquelettiques et une augmentation des coûts de santé publique.
Les projections sont préoccupantes, on estime que d’ici 2030, plus de la moitié de la population européenne vivra avec l’obésité ou le surpoids, avec des taux pouvant atteindre 89 % dans certains pays, en l’absence d’actions robustes.
Pour plus d’infos, consulter l’article complet de l’EUFIC ou le site de BETTER4U