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Céline Le Stunff. D’après l’avis de l’Anses du 22 nov. 2010

Dans le cadre du dispositif national de nutrivigilance, 11 déclarations d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de deux produits d’une même gamme de compléments alimentaires ont été portées à la connaissance de l’Anses (dont 6 cas d’atteinte hépatique et 1 cas de pancréatite aiguë). Le comité technique de nutrivigilance a considéré que, s’il devait être établi un lien entre les effets observés et la consommation des compléments, l’évaluation de risque devait porter sur l’extrait alcoolique d’igname (Dioscorea) présent dans les deux produits. Le dosage de ces compléments est :

  • 50 mg d’extrait alcoolique d’igname par comprimé, avec une posologie recommandée par le fabricant de 3 comprimés par jour pendant deux à trois mois, pour le 1er produit ;
  • 350 mg d’extrait alcoolique d’igname par comprimé avec une posologie recommandée de 2 comprimés par jour pendant trois mois au minimum pour le 2nd produit.

L’Anses s’est donc autosaisie en octobre pour identifier et caractériser la sécurité d’emploi d’extraits alcooliques d’igname dans les compléments alimentaires.

L’Anses a recensé plus de 600 espèces d’igname dont certaines sont toxiques (hépatotoxicité, néphrotoxicité). Leur identification repose sur des critères morphologiques de la plante entière et du tubercule. Les profils chromatographiques des compositions chimiques des tubercules varient selon les espèces mais sont à ce jour incomplètement définis. Les espèces alimentaires sont lavées puis bouillies en éliminant l’eau de fin de cuisson avant d’être consommées.

L’extraction alcoolique d’un tubercule d’igname, correspondant à un mode de production très éloigné de la consommation traditionnelle du tubercule, peut entraîner et concentrer des composants toxiques potentiellement présents selon les espèces. La sécurité d’emploi d’un extrait alcoolique d’igname ne pourrait donc être garantie que si l’on connaissait précisément :

  • l’identité de l’espèce botanique utilisée (critères morphologiques et profils chimiques, prenant en compte les risques de confusion et adultération avec d’autres espèces) ;
  • le procédé d’extraction mis en œuvre et la caractérisation chimique de l’extrait alcoolique obtenu ;
  • la traçabilité de l’ensemble de la chaîne de production.

En raison du manque de données sur les ignames, l’Anses estime que des travaux sont indispensables en particulier pour définir les profils chimiques des tubercules, la composition des extraits et leur toxicité. Elle recommande que ces données (profils chimiques des tubercules, composition des extraits et toxicité) soient acquises le plus rapidement possible par les fabricants de produits à base d’extraits d’igname déjà mis sur le marché et, a fortiori, avant leur mise sur le marché.

Source : Avis de l’Anses du 22 novembre 2010 relatif à la sécurité d’emploi d’extraits alcooliques d’igname (Dioscorea) dans les compléments alimentaires. Saisine n° 2010-SA-0255. http://www.afssa.fr/Documents/NUT2010sa0255.pdf