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Nutri-Score, aliments ultra-transformés, additifs, pesticides… Difficile de s’y retrouver aujourd’hui, et à quel paramètre se fier, tant les scores sont nombreux et tant les ingrédients suspects sont multiples. La tâche est compliquée non seulement pour les consommateurs, mais aussi pour les gouvernements, agences d’expertise et régulateurs.

Cet article d’opinion est rédigé par des chercheurs de l’unité EREN de l’Inserm, chercheurs qui ont notamment fondé le Nutri-Score. Toujours dans un souci de synthétiser le plus possible l’information nutritionnelle disponible pour le consommateur, les chercheurs plaident pour une « vision 3D », qui prendrait en compte trois éléments pour noter un aliment :

  • Son Nutri-Score. Sans surprise, les fondateurs du Nutri-Score rappellent, études à l’appui, la pertinence du Nutri-Score en termes de santé publique ;
  • Son degré de transformation. Il est clair que cette dimension prend de plus en plus d’ampleur chaque jour, et « contraint » les scientifiques à prendre position sur ce sujet complexe. Néanmoins, les chercheurs de l’Inserm avaient déjà obtenu des résultats incriminants pour les aliments ultra-transformés, à partir des données de la cohorte NutriNet ;
  • La présence de pesticides dans les aliments. Là aussi, pour justifier leur position, les chercheurs s’appuient sur les résultats de la cohorte NutriNet-Santé obtenus en 2021. Dans cette étude, les NutriNautes les moins exposés aux pesticides avaient moins de risques à développer des maladies chroniques.

Les chercheurs reconnaissent donc le bien-fondé de deux éléments qui ne sont pas pris en compte par le Nutri-Score. Au-delà des résultats scientifiques qui étaient cette « vision 3D », les chercheurs soulignent surtout la complémentarité de ces trois critères : aucun ne permet à lui seul d’expliquer les liens entre alimentation et santé, mais les trois combinés peuvent potentiellement le faire. Les chercheurs partent aussi du constat que la confusion règne chez les consommateurs, à l’heure où de multiples scores se multiplient : l’accès à l’information doit donc être une priorité, et si possible une information pertinente scientifiquement.

Plus concrètement, les chercheurs distinguent deux cas de figure, selon le degré de transformation de l’aliment :

  • Si l’aliment est ultra-transformé (NOVA 4), les chercheurs suggèrent que le Nutri-Score soit entouré d’un bandeau noir indiquant « ultra-transformé », et le logo AB le cas échéant ;
  • Si l’aliment n’est pas ultra-transformé, seuls figurent le Nutri-Score ainsi que le logo AB, le cas échéant.

 

Health impact of foods: Time to switch to a 3D-vision.

Article publié le 18 juillet 2022 dans Frontiers in Nutrition

Lien (open access) : https://doi.org/10.3389/fnut.2022.966310

 

Crédits d’image : Touvier M, Srour B, Hercberg S, Galan P, Kesse-Guyot E and Julia C (2022) Health impact of foods: Time to switch to a 3D-vision. Front. Nutr. 9:966310. doi: 10.3389/fnut.2022.966310