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Le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement a étudié la compréhension et les attentes des consommateurs belges à l’égard du terme « naturel » ou « d’origine naturelle ».

 

L’agence rappelle que l’utilisation du qualificatif « naturel » n’est encadrée de manière spécifique que pour les arômes (Règlement (CE) n° 1334/2008) et pour les eaux minérales naturelles (arrêté royal du 8 février 1999 en Belgique). Dans le cas des autres denrées alimentaires ou ingrédients, il n’y a pas de critère défini dans la législation européenne ou nationale. Seules les dispositions générales de non-tromperie du consommateur s’appliquent (en particulier l’article 7 du Règlement (UE) N° 1169/2011). Les opérateurs et les autorités de contrôle ne disposent donc que de cet article et du principe général de non-tromperie du consommateur pour déterminer dans quels cas l’utilisation du terme « naturel » et ses dérivés est acceptable.

Au niveau international, il existe quelques lignes directrices et des bonnes pratiques dont il est possible de s’inspirer, mais elles sont souvent non contraignantes. Dans la définition du terme « naturel », les principaux critères sont l’accent mis sur l’origine des ingrédients, les traitements autorisés et non autorisés, et une attention particulière portée aux produits composites et aux variantes du terme « naturel ».

 

Ainsi, la notion de naturalité est généralement confuse pour les consommateurs. C’est dans ce contexte que le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement a commandé l’étude TrulyNatural pour étudier et comprendre la perception des consommateurs sur le terme « naturel ». L’objectif étant d’examiner dans quelle mesure il serait opportun de créer une impulsion pour affiner l’encadrement juridique de l’utilisation du terme « naturel » (et de ses synonymes et dérivés potentiels).

 

Que retenir de cette étude ?

Les consommateurs associent le terme « naturel » à :

  • une transformation nulle ou minimale
  • l’absence de certaines substances ajoutées, telles que les additifs alimentaires ou d’autres ingrédients similaires à leurs yeux
  • une origine naturelle (à l’opposé d’une origine synthétique).

Lorsque les consommateurs pensent qu’un produit a été transformé ou que quelque chose a été ajouté (des additifs ou d’autres ingrédients tels que du sucre), aussi minime que puisse paraître l’intervention, la perception de « naturel » diminue fortement. Pour les produits naturels, le consommateur s’attend à ce qu’il n’y ait pas d’additifs ; pour les produits d’origine naturelle, le consommateur s’attend à ce que certains additifs puissent être présents.

 

Le fait qu’un produit soit d’origine végétale ou plutôt animale n’a par contre pas en soi une grande incidence sur la perception du caractère naturel.

 

Les procédés mécaniques qui modifient le moins les produits de base, tels que le hachage ou, dans une certaine mesure, le pressage ont le moins d’impact sur la perception du naturel, tandis que le traitement avec des éléments chimiques (extraction par solvants ou utilisation de produits chimiques dans la transformation ou lorsque des changements sont apportés à la composition par une fermentation ou une irradiation), ou l’utilisation d’OGM ont un impact négatif important sur cette perception.

 

Il est intéressant de noter que les consommateurs ont du mal à expliquer la différence entre « naturel » et « d’origine naturelle », mais qu’ils appliquent intuitivement et de manière cohérente ces termes dans leur évaluation des traitements. Il est également important de prendre en compte la connaissance limitée qu’ont les consommateurs des procédés utilisés pour produire des denrées alimentaires. Par conséquent, ils jugent parfois un produit final comme naturel, alors que les procédés utilisés eux-mêmes sont perçus comme moins naturels.

 

Les résultats de l’étude soulignent la nécessité d’orientations claires pour mieux protéger les consommateurs contre la tromperie. L’étude souligne qu’il est important :

  • d’élaborer des critères clairs pour l’utilisation du terme « naturel » et des allégations dérivées : origine naturelle des ingrédients, procédés de transformation autorisés pour les termes « naturel » et « d’origine naturelle »
  • de promouvoir la transparence dans les communications sur les produits alimentaires, notamment sur les ingrédients ajoutés, afin que les consommateurs puissent faire des choix éclairés.

 

Ainsi, l’étude TrulyNatural donne un aperçu des perceptions et des attentes des consommateurs concernant l’allégation « naturel » et « d’origine naturelle » sur les étiquettes ou dans la publicité des produits alimentaires. Les résultats ont pour vocation de servir de base à l’élaboration de critères clairs, que ce soient sous une forme législative ou de lignes directrices, dans le but de protéger les consommateurs vis-à-vis d’allégations trompeuses et de donner un encadrement approprié aux producteurs alimentaires dans leur communication concernant l’allégation « naturel ».

 

 

Sources :

Rapport d’étude sur la compréhension, la perception et les attentes des consommateurs belges – décembre 2024

Etiquettes alimentaires: que signifie ‘naturel’? – publié le 29 janvier 2025