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Le progrès fulgurant des connaissances scientifiques avait permis de mettre en évidence le rôle du microbiote intestinal. Sont ensuite venus les probiotiques, micro-organismes étant capables d’exercer un bénéfice physiologique sur l’hôte ; les prébiotiques, définis comme des molécules capables de favoriser la croissance et la colonisation du microbiote par des probiotiques ; et enfin les postbiotiques, correspondant aux molécules produites par les probiotiques et grâce auxquelles ces derniers peuvent exercer un impact positif sur l’hôte.
Place maintenant aux « probiomimetics », mais de quoi s’agit-il exactement ? Pour dialoguer entre-elles, les cellules ont recours à des vésicules. Pendant longtemps, ces vésicules ont été reléguées à l’arrière-plan, en considérant qu’elles ne contenaient que des débris cellulaires ayant vocation à être éliminés. La réalité est tout autre : des molécules signal sont contenues dans ces vésicules et, une fois l’arrimage à une autre cellule effectuée, ces molécules peuvent impacter le métabolisme de cette cellule. Pour en revenir au microbiote intestinal, il est donc possible que les bactéries sécrètent des vésicules, qui fusionneront ensuite avec les cellules intestinales et établir une communication. A titre d’exemple, les acides gras à chaîne courte (SCFA) peuvent être libérés dans la lumière intestinal, mais aussi être contenus dans des vésicules et atteindre directement les cellules de l’intestin.
L’objectif des chercheurs allemands à l’origine de cet article est donc de construire de telles vésicules, s’appuyant sur des résultats prometteurs de ces vésicules sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Ici, les chercheurs sont parvenus à construire des vésicules de probiotiques greffées à des microparticules, pour assurer une non-dégradation au cours de la digestion. Les tests d’efficacité ont été réalisés in vitro sur des cellules intestinales bien connues dans le monde de la recherche : conformément à leurs hypothèses, les fonctions immunitaires des cellules sont puissamment modifiées.
Le concept de « probiomimetics » étant émergent, la question de l’efficacité demeure, tout particulièrement en comparaison des concepts déjà établis (probiotiques, prébiotiques et postbiotiques). Même si certaines maladies inflammatoires ont déjà été traitées avec succès avec des vésicules cellulaires, se pose également la question de la synthèse à grande échelle de vésicules bactériennes. Enfin et surtout, la sécurité des patients est à prendre en compte, surtout si des microparticules sont utilisées.
Probiomimetics—Novel Lactobacillus‐Mimicking Microparticles Show Anti‐Inflammatory and Barrier‐Protecting Effects in Gastrointestinal Models
Article publié le 3 septembre 2020 dans Small.
Lien (open access) : https://doi.org/10.1002/smll.202003158