Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 5 min

Les recommandations actuelles promeuvent d’augmenter la part d’aliments végétaux. Mais toutes les régimes végétaux ne se valent pas, que ce soit par leur qualité nutritionnelle ou leur degré de transformation.

L’objectif de cette étude était de construire de nouveaux indices alimentaires combinant (i) la part d’aliments d’origine végétale/animale, (ii) la qualité nutritionnelle des aliments végétaux et (iii) le niveau de transformation, puis de tester leur association avec l’incidence des maladies cardiovasculaires (MCV).

Pour cela les auteurs se sont appuyés sur la cohorte NutriNet-Santé. 63 835 adultes de plus de 35 ans (76 % de femmes), avec un suivi médian de 9 ans, ont été inclus dans l’analyse. Les apports ont été estimés par enregistrements alimentaires de 24 h répétés, puis classés selon la classification NOVA adaptée à la culture française) et agrégés en hPDI/uPDI (indice végétal « sain » et indice végétal « non-sain »). Les auteurs ont créé quatre scores combinés : hPDI-UnPF (sain et peu transformé), hPDI-UPF (sain et ultratransformé), uPDI-UnPF (non-sain et peu transformé), uPDI-UPF (non-sain et ultratransformé).

En moyenne, les aliments d’origine végétale fournissaient 62,7 % de l’énergie (42,7 % non-UPF ; 20,0 % UPF) ; les aliments d’origine animale, 37,2 % (26,2 % non-UPF ; 11,0 % UPF). Pendant le suivi, 1 397 premiers événements cardiovasculaires ont été répertoriés.

Concernant les indices, hPDI-UnPF (végétal sain + peu transformé) était associé à une diminution de 32 % du risque de MCV et de 44 % de risque de coronaropathies. l’indice hPDI-UPF (végétal sain mais ultra-transformé) n’était pas associé à ces risques. L’indice uPDI-UPF (végétal malsain + ultra-transformé) était associé à une augmentation de 38 % du risque de MCV et de 46 % du risque de coronaropathies. Enfin, les indices uPDI-UnPF et hPDI-UPF n’étaient pas associés à ces risques. Aucun score n’était associé aux maladies cérébrovasculaires prises séparément.

Les modélisations montraient qu’ajouter 10% d’apport énergétique provenant d’aliments végétaux non transformés pouvait réduire le risque de cardiovasculaires alors qu’un apport supplémentaire provenant de produits animaux et transformés était au contraire associé à une augmentation du risque. De plus, remplacer 10 % d’énergie animale (transformée ou non) par des aliments végétaux peu transformés était associé à un risque plus faible de MCV.

→ En conclusion, pour réduire le risque cardiovasculaire, végétaliser l’alimentation ne suffit pas : il faut du végétal de qualité nutritionnelle élevée et peu transformé. À l’inverse, une alimentation végétale ultra-transformée (snacks sucrés, pains/produits emballés avec additifs, plats prêts-à-manger) annule le bénéfice attendu d’un hPDI élevé, tandis qu’un profil végétal non-sain et ultratransformé s’associe clairement à un sur-risque.

 

« Cardiovascular disease risk and the balance between animal-based and plant-based foods, nutritional quality, and food processing level in the French NutriNet-Santé cohort: a longitudinal observational study»

Article publié le 06 octobre 2025 dans The Lancet Regional Health – Europe

Lien (article en accès libre) : https://doi.org/10.1016/j.lanepe.2025.101470

Photos d’illustration issues de la banque d’images Pexels. Crédit: Viktoria Slowikowska et Marta Branco