Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 4 min

Amine EL-ORCHE. D’après Neurobiology of Aging, septembre 2016

L’objectif de cette étude était d’évaluer le lien entre l’obésité et le niveau de vieillissement cérébral. Des neurologues du Centre d’étude du vieillissement et des neurosciences de l’Université de Cambridge ont analysé les structures cérébrales de 527 individus âgés de 20 à 87 ans. Parmi ces individus, 246 étaient définis comme minces, 150 étaient en surpoids et 77 étaient considérés comme obèses.

Les résultats ont montré que les obèses d’âge moyen (40 ans) ont un volume de matière blanche comparable à celui des personnes de poids normal âgées de 50 ans. Aucune réduction du volume de la matière blanche n’a été cependant observée chez les personnes obèses avant d’atteindre la quarantaine. Les chercheurs suggèrent que le cerveau se trouve peut-être particulièrement vulnérable au surpoids à cette période de la vie.

Par ailleurs, malgré les différences détectées dans la quantité de matière blanche des personnes normales et obèses, les chercheurs n’ont en revanche pas observé de déficit dans les capacités cognitives, mesurées par des tests de quotient intellectuel.

Les auteurs de l’étude suggèrent que des substances produites par le tissu adipeux (cytokines et leptine par exemple) sont à l’origine de réactions inflammatoires induites par certaines cellules de l’immunité situées dans le cerveau. Cette inflammation aurait pour conséquence une dégénérescence de la matière blanche. Cependant, en raison du rétrécissement naturel du cerveau avec le temps, les auteurs soulignent que ces résultats ne permettent pas d’affirmer que l’obésité est à l’origine de ces changements cérébraux. Ils ajoutent que les mécanismes biologiques qui relient le poids d’une personne à la structure de son cerveau doivent être approfondis.

En conclusion, l’obésité, déjà connue pour son implication dans le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains cancers, ne semble pas s’arrêter aux portes du cerveau. En effet, il semble que le cerveau des personnes obèses vieillit prématurément. Les chercheurs britanniques tenteront, à travers de nouveaux travaux, de déterminer si ces changements sont réversibles avec la perte de poids.

Référence : Ronan, L., Alexander-Bloch, A. F., Wagstyl, K., Farooqi, S., Brayne, C., Tyler, L. K., & Fletcher, P. C. (2016). Obesity associated with increased brain age from midlife. Neurobiology of Aging, 47, 63-70. http://www.neurobiologyofaging.org/article/S0197-4580(16)30140-3/abstract