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Par Marie Déniel. D’après des dépêches du 17 et 19 mai 2008
En 1996, le groupe autrichien Red Bull avait essuyé un refus de commercialisation de sa boisson à base de taurine à la suite d’un avis défavorable rendu par le Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF), en raison notamment "d’effets neuro-comportementaux indésirables (…) de la taurine", acide aminé estimé dangereux par l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments).
Début avril, l’Afssa avait rappelé que les niveaux de concentration de la taurine contenue dans une canette de Red Bull (500 fois les doses journalières apportées par l’alimentation), ne permettait pas d’assurer la sécurité du consommateur. Ainsi, jusqu’à aujourd’hui, la boisson énergisante Red Bull contenant de la taurine était interdite en France.
Depuis le 2 avril, le groupe commercialisait en France une boisson du même nom mais exempt de taurine, remplacée par de l’arginine, créant la confusion dans l’esprit des consommateurs.
Vendredi soir, le ministère de l’Economie a donné son feu vert via un accord signé entre Christine Lagarde et Dietrich Mateschitz le patron du groupe autrichien, sur "l’autorisation immédiate" de la commercialisation de la boisson en France. "Il n’y a jamais eu d’éléments prouvant la toxicité de la boisson", rétorque-t-on à Bercy et "Red Bull est autorisé dans 25 des 27 pays de l’Union européenne. On peut donc facilement la commander sur internet".
Le leader mondial des boissons énergisantes s’est donc engagé à retirer du marché avant le 15 juillet sa boisson à base d’arginine et peut donc dès à présent vendre sa boisson dans le pays mais devra faire figurer sur les cannettes, selon les termes de l’accord, des mentions la déconseillant aux enfants et aux femmes enceintes et appelant à le consommer avec modération (pas plus de 2 canettes par jour). Red Bull va également retirer sa plainte contre l’Etat français. L’Institut national de veille sanitaire (InVS) sera également chargé d’une mission de suivi de la commercialisation de cette boisson.
Lundi soir, le ministère de la Santé, indiquait avoir été rassuré par les avertissements qui accompagneront la commercialisation de la boisson énergisante Red Bull et par la mission confiée à l’InVS, ce qui l’a fait revenir sur son opposition initiale à cette mesure.
Le site du Quotidien du Médecin fait état d’un "clash entre la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et la ministre de l’Economie Christine Lagarde". En août dernier, Mme Bachelot aurait envoyé une lettre au Premier ministre François Fillon dans laquelle la ministre de la Santé indique: "dans l’attente des études de l’AFSSA, à titre de précaution et malgré l’avis formulé par ma collègue ministre de l’Economie, je maintiens mon opposition à la demande de commercialisation des boissons de la société Red Bull ainsi que des boissons analogues". Mme Bachelot expliquait attendre les résultats d’une étude demandée à l’AFSSA "sur les risques éventuels pour la santé de la consommation de Red Bull et des boissons analogues".