Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite
Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.
Temps estimé - 4 min
Marine Ducreux. D’après un communiqué du CNRS, le 9 janvier 2014.
Une équipe franco-suédoise composée de chercheurs du CNRS, de l’Inserm et de l’Université Claude Bernard Lyon 1, a compris par quel mécanisme les fibres nous protègent du diabète et de l’obésité.
Il faut savoir qu’un certain nombre de fruits ou de légumes contiennent des fibres dites fermentescibles : elles ne sont pas directement digérées dans l’intestin mais sont fermentées par les bactéries intestinales en acides gras à courte chaîne comme le propionate et le butyrate qui, eux, sont assimilables par notre organisme. L’équipe de chercheurs s’est donc demandée si ce mécanisme était en rapport avec la capacité de l’intestin à produire du glucose, qu’il synthétise puis libère dans le sang entre les repas et au cours de la nuit. Ce sucre, détecté par le système nerveux présent dans les parois de la veine porte, permet de déclencher un certain nombre d’effets : diminution de la sensation de faim, augmentation de la dépense énergétique de repos augmente, et enfin, diminution de la production de glucose par le foie.
Afin d’établir le lien entre fibres fermentescibles et production de glucose par l’intestin, les chercheurs ont soumis des rats et des souris à des régimes enrichis en fibres fermentescibles. Ils ont montré que l’intestin de ces rongeurs augmentait alors sa production de glucose en utilisant le propionate comme précurseur. Ils ont répété l’expérience avec des souris dont on a supprimé la capacité de leur intestin à produire du glucose. Aucun effet protecteur n’a alors été observé : ces souris ont grossi et sont devenues diabétiques comme les souris alimentées sans apport en fibres.
Ces travaux permettent de mettre en évidence l’importance de l’intestin dans la régulation du glucose dans l’organisme mais également le rôle de la flore intestinale qui, en fermentant les fibres alimentaires, offre à l’intestin les précurseurs pour produire ce glucose (propionate). Enfin, ils permettront de proposer de nouvelles recommandations nutritionnelles ou encore de mettre en évidence de nouvelles cibles thérapeutiques pour prévenir ou soigner le diabète et l’obésité.
Référence : Filipe De Vadder, Petia Kovatcheva-Datchary, Daisy Goncalves, Jennifer Vinera, Carine Zitoun, Adeline Duchampt, Fredrik Bäckhed, Gilles Mithieu. Microbiota-generated metabolites promote metabolic benefits via gut-brain neural circuits. Cell 9 janv. 2014.