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L’obésité et le diabète de type 2 sont des défis de santé publique majeurs, en particulier en Asie du Sud-Est, où le diabète affecte 10 % des adultes. La modification de l’alimentation, notamment via des régimes pauvres en graisses ou en glucides, est essentielle pour la gestion durable de ces maladies. Cependant, les résultats à long terme restent limités et varient selon les individus, mettant en évidence l’importance d’une approche nutritionnelle adaptée.
L’objectif de cette étude était d’examiner les possibilités de perdre du poids pour des individus atteints de syndrome métabolique en suivant un régime équilibré pauvre en calorie ou en suivant un régime cétogène asiatique.
Une étude ouverte contrôlée a été mise en place auprès de sujets obèses et présentant des signes de syndrome métabolique et les volontaires ont été répartis en trois groupes :
- BLC (pour « balanced low-caloric ») : régime équilibré et pauvre en calories
- White-AKD (pour « asian ketogenic diet ») : régime cétogène asiatique avec blanc d’œuf
- Yolk-AKD : régime cétogène asiatique avec jaune d’œuf (donc consommation d’œufs entiers)
Le régime cétogène asiatique a été séparé en deux groupes étant donné la prévalence de la consommation d’œufs dans les régimes alimentaires asiatiques et afin de faire la distinction entre les effets liés à la consommation d’œufs entiers ou à la consommation de jaunes d’œufs seulement. Ce régime cétogène se caractérisait par une réduction de l’apport en glucides à moins de 50 g/jour, une promotion de la consommation de matières grasses faiblement saturées et une consommation minimale de 20 g de protéine d’œuf par jour (soit l’équivalent de 3 œufs entiers pour le groupe « Yolk » ou de 200 g de blanc d’œuf pour le groupe « White »).
Le régime hypocalorique consistait à éviter les aliments riches en calories, à faire attention aux portions et les volontaires devaient suivre les lignes directrices alimentaires de Thaïlande. L’objectif étant de diminuer de 20% l’apport calorique.
La période d’intervention a duré pendant 12 semaines et il était demandé aux volontaires de maintenir seuls leur régime alimentaire pendant 40 semaines de plus pour arriver à une année de suivi. Finalement, 64 volontaires sont allés au bout des 12 semaines d’intervention et seulement 33 sujets ont pu être suivis pendant la totalité de l’étude.
Les résultats ont montré que le suivi des deux régimes AKD ont permis une perte de poids des volontaires. En comparaison du groupe BLC, ils ont permis d’améliorer la résistance à l’insuline au bout de 6 semaine et la concentration en triglycérides à 12 ou 35 semaines (pour Yolk-AKD et White-AKD respectivement). Les deux groupes ont aussi montré une amélioration des hormones associées à la sensibilité à l’insuline et à l’appétit et le groupe ayant consommé les œufs entiers a montré une diminution de concentration des hormones pro-inflammatoires. Enfin, les régimes cétogènes ont permis de maintenir sur la durée plusieurs des paramètres améliorés (pression artérielle, profil lipidique, fonction hépatique etc.).
→ En conclusion, cette étude montre que le régime cétogène asiatique, considéré comme un régime très pauvre en glucides, riche en protéines, et pauvre en lipides saturés, est efficace pour améliorer certains paramètres métaboliques d’individus atteints par le syndrome métabolique.
Parmi les limites de cette étude, il faut noter que les participants du groupe BLC n’ont pas réussi à réduire leur apport calorique au cours de l’étude. Cela pourrait s’expliquer, tout comme le nombre de personnes ayant stoppé leur participation, par la crise de la COVID-19 qui a touché le pays durant la période de suivi.
« Asian Low-Carbohydrate Diet with Increased Whole Egg Consumption Improves Metabolic Outcomes in Metabolic Syndrome: A 52-Week Intervention Study »
Article publié le 07 septembre 2024 dans The Journal of Nutrition
Lien (article en accès libre) : doi.org/10.1016/j.tjnut.2024.08.027
Photos d’illustration issues de la banque d’images Pixabay