Cet article est PREMIUM, et nécessite un abonnement payant pour lire la suite

Je m’identifie
Créer mon compte

Créez votre compte dès maintenant puis contactez-nous pour accéder aux articles Premium et/ou Lettre Export.

Inscription

Temps estimé - 5 min

À l’échelle cellulaire, le processus de vieillissement est lié à la longueur des chromosomes, et plus précisément des télomères : il s’agit de séquences répétées situées aux extrémités des chromosomes. A chaque réplication de cellule, les chromosomes se raccourcissent petit à petit, par le biais du raccourcissement des télomères. Cependant, dans le cas d’inflammation de bas grade chronique, ou de stress oxydatif répété dans le temps, ce vieillissement cellulaire est accéléré.

Les acides gras oméga-3, et en particulier ceux à chaîne longue, sont régulièrement associés à des bénéfices et en particulier sur l’inflammation de bas grade. Un lien indirect pourrait donc être fait entre apport d’oméga-3 et taille des télomères.

Cette hypothèse a été testée par des chercheurs américains. Dans cette étude épidémiologique observationnelle, les chercheurs se sont appuyés sur une partie des données de la cohorte Health Professionals Follow-Up Study (HPFS), représentant environ 2500 personnes. Les données de consommation ont d’une part été recueillies, permettant d’estimer les apports en acides gras oméga-3 totaux, séparés (ALA, EPA, DPA et DHA), ainsi que les apports en acides gras oméga-6 totaux, et séparés (acide linoléique et acide arachidonique). D’autre part, la longueur des télomères a pu être mesurée par le biais de prélèvements sanguins, et le ciblage spécifique de cellules immunitaires à partir desquels l’ADN a pu être extrait.

Les résultats ne confirment pas les hypothèses des chercheurs : en effet, pour les oméga-3 (à la fois totaux, et séparés), aucune association statistiquement significative n’est retrouvée. Seule une tendance significative est retrouvée au fur et à mesure des apports de DHA. La consommation de thon en boîte est néanmoins significativement associée à une plus grande longueur de télomère. Inversement, il aurait été licite de penser que des apports plus élevés en oméga-6, théoriquement pro-inflammatoire, soient associés significativement (et négativement) avec la longueur des télomères ; mais là encore, aucune association significative n’est retrouvée.

Ces résultats ne sont pas en accord avec une précédente étude clinique pilote, qui avait pourtant montré que les apports accrus en DHA limitaient le raccourcissement des télomères par rapport à une groupe contrôle. De même, une précédente étude épidémiologique avait quant à elle bien retrouvé une association significativement protectrice avec le DHA quantifié dans le plasma. Or, dans cette étude, les chercheurs se sont appuyés sur des estimations d’apports. Le résultat aurait peut-être été différent si la présente étude avait considéré le DHA dans le plasma, c’est-à-dire celui qui est effectivement présent dans l’organisme et pouvant exercer ses effets physiologiques.

 

Association of omega-3 and omega-6 fatty acid intake with leukocyte telomere length in US males.

Article publié le 20 septembre 2022 dans The American Journal of Clinical Nutrition.

Lien (accès restreint) : https://doi.org/10.1093/ajcn/nqac263

 

Crédits d’image : Wikimédia Commons.