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Plusieurs filières françaises et européennes sous signes de qualité ou d’origine ont récemment renforcé leur position contre le Nutri-Score. Les spécialités régionales, souvent riches en sel et en acides gras saturés, nutriments pénalisés dans le calcul du Nutri-Score, se voient souvent attribuer une note défavorable (D ou E).
La Commission Européenne, avec l’aide de l’EFSA, s’est penchée sur la question de l’étiquetage nutritionnel obligatoire. Les industriels et producteurs prennent donc peur car le Nutri-Score pourrait bientôt devenir obligatoire.
Le Nutri-Score a été élaboré par l’équipe de Serge Hercberg ancien président du Programme national nutrition santé et chef de l’équipe de chercheurs à l’origine du Nutri-Score. En Europe, sept pays l’ont adopté : la France (depuis 2017), la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suisse. Mais d’autres pays comme l’Italie refuse de l’adopter, le gouvernement dénonçant son caractère stigmatisant. En effet, leurs produits seraient mal notés à l’export (mozzarella, parmesan, jambon cru, Nutella, huile d’olive, etc). L’Italie va même jusqu’à le dénigrer via des films promotionnels portés par le ministère de l’Agriculture. Cette situation est également observée en Espagne, qui a adopté le Nutri-Score en 2018.
En France, plusieurs géants de l’alimentaire ont apposé le Nutri-Score sur leurs packagings (Kellogg’s, Pepsico et Nestlé), dans un souci de transparence vis-à-vis du consommateur. Néanmoins, la majorité des grands groupes agroalimentaires internationaux (Coca-Cola, Mars, Ferrero, Mondelez, Lactalis, Unilever, Kraft…) et de nombreuses marques nationales continuent encore à s’y opposer.
En France, selon la presse locale, le président du Conseil départemental de l’Aveyron, Jean-François Galliard, a écrit au ministre de l’Agriculture suite à une alerte de Confédération générale des producteurs de lait de brebis et des industriels de Roquefort. Noté Nutri-Score E, le roquefort, comme d’autres fromages AOP, est obligé de respecter des recettes strictement encadrées par des cahiers des charges. Ses marges d’amélioration nutritionnelle sont donc assez minces. L’Irqualim (Institut régional de la qualité agroalimentaire d’Occitanie), une structure de promotion des signes officiels de qualité, tente donc de convaincre la Commission européenne de dispenser les signes de qualité et d’origine d’un affichage obligatoire du Nutri-Score. Selon eux, l’imposer « serait contraire aux objectifs de santé publique et mettrait en danger l’équilibre économique des territoires ».
Le dernier mot reviendra à la Commission Européenne qui rendra son avis sur l’étiquetage nutritionnel obligatoire fin 2022.
Sources : https://www.processalimentaire.com/ingredients/le-nutri-score-ennemi-des-produits-de-terroir
https://www.quechoisir.org/actualite-nutri-score-les-labels-agitent-le-chiffon-rouge-n92270/