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Clarisse Lemaitre. D’après l’avis du 14 mars 2013.

L’Anses s’est autosaisie en 2011 pour l’évaluation des risques associés à la substitution totale ou partielle des préparations pour nourrissons (jusqu’à un an) et/ou du lait maternel par des « laits » végétaux ou animaux autres que la vache. En effet, les autorités se sont inquiétées de cas de malnutrition (parfois sévères) de nourrissons nourris avec des « laits » végétaux. On entend en réalité par « laits » végétaux des boissons végétales ou jus végétaux à base de soja, de céréales (riz, avoine), d’oléagineux (noix, amandes, noisette). Il est également question dans ce rapport des laits non bovins, comme le lait de chèvre (liquide, poudre), de brebis, d’ânesse, de jument (poudres).

Les boissons végétales étudiées ont été comparées aux valeurs seuils fixées pour les préparations pour nourrissons 1er et 2ème âge : 73 % ont des valeurs énergétiques inférieures aux seuils, 83 % ont des apports protéiques inadaptés, 77 % ont des apports lipidiques inférieurs au seuil minimum et 69 % ont des apports en sodium inadaptés. Par ailleurs, ces produits induisent parfois le consommateur en erreur avec des allégations de santé liées à la croissance (souvent dues à l’enrichissement du produit en calcium) ou des mentions spécifiques évoquant l’usage chez l’enfant, comme « peut se donner dans un biberon ou à la cuillère en début de sevrage ».

D’autre part, le rapport évoque des cas d’alimentation exclusive par des boissons végétales ayant conduit à des cas de malnutrition sévère (kwashiorkor, marasme), alcalose métabolique, hypokaliémie, hypocalcémie, anémie… Par ailleurs, une utilisation même partielle de boissons végétales peut entraîner un ralentissement de la croissance et diverses carences (fer, calcium, vitamines). Pour ce qui est de l’utilisation des laits non bovins, il est précisé que leur composition, différente du lait humain, n’est pas adaptée aux besoins nutritionnels des bébés. D’autre part, les laits animaux sont d’importants facteurs d’allergies alimentaires.

En conclusion, l’Anses rappelle l’importance d’informer les parents sur le fait que ces produits ne conviennent pas au remplacement du lait maternel ou des préparations infantiles et que cette pratique peut avoir de graves conséquences sur la santé des enfants. Mettant l’accent sur l’allaitement maternel, l’Anses considère que seules les préparations de 1er et 2ème âge, formulées à partir de protéines animales ou végétales, peuvent compléter le lait maternel.

On notera toutefois dans ce rapport l’absence de toute mention concernant le lait de vache, qui ne constitue pas non plus une alternative satisfaisante.