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Une étude randomisée croisée s’est intéressée à la question suivante : parmi deux produits laitiers riches en protéines, le lait et le yaourt, lequel présente la meilleure palatabilité (c’est-à-dire acceptabilité sensorielle) et la meilleure tolérance gastro-intestinale lorsqu’ils sont consommés juste avant une séance de musculation (résistance).

30 sujets âgés de 18 à 45 ans ont été impliqués dans cette étude. Chaque participant s’est présenté deux fois au laboratoire, à une semaine d’intervalle, selon un ordre randomisé : une fois pour consommer 500 mL de lait et une autre fois pour consommer 200 ml de yaourt grec, chaque produit étant à base de lait de vache et sans lactose. La teneur en protéines était identique pour les deux produits (environ 25g), mais le yaourt avait une densité protéique plus élevée, alors que le lait avait un volume total et une teneur en glucides plus importants. Avant chaque session, les participants avaient jeûné au moins 3h, et ils devaient s’être abstenus d’exercice intense la veille. Lors de chaque visite, après prise de l’un des deux produits, ils renseignaient une échelle de palatabilité (échelle hédonique) et une échelle sur les symptômes gastro-intestinaux (cette dernière a également été renseignée à mi-séance de sport). Les symptômes gastro-intestinaux (GI) ont été répartis en 3 catégories : tractus digestif supérieur, tractus digestif inférieur, symptômes systémiques. Ensuite, ils ont réalisé une séance d’entraînement par résistance (environ 45 minutes) suivant un protocole prédéfini (super-sets, 3 × 10 répétitions, intensité modérée élevée). Les évaluations ont été faites à 4 moments : avant l’ingestion, juste après, au milieu de l’exercice, et à la fin de l’exercice. L’intensité des symptômes était notée sur une échelle 0–9 (0 = aucun symptôme, 9 = le pire imaginable), puis classée comme « aucun », « léger »c(1–3), « modéré » (4–6), ou « sévère » (7–9).

Concernant la palatabilité, le lait a été jugé légèrement supérieur au yaourt : sa « douceur » était évaluée plus élevée, et l’acceptation globale plus favorable. En ce qui concerne les symptômes gastro-intestinaux : quelques différences ont été observées entre les produits. Les ballonnements abdominaux et les rots étaient plus fréquents après consommation de lait que de yaourt. En revanche, d’autres symptômes (salive épaisse, reflux, nausées) variaient selon le moment de l’évaluation (avant, pendant ou après l’effort) mais pas de façon constante selon le produit. Globalement, les symptômes signalés étaient peu nombreux et majoritairement qualifiés de légers, pour les deux produits. Aucun effet digestif majeur ou sévère n’a été relevé.

Les résultats de cette étude suggèrent que, chez des individus physiquement actifs, consommer environ 25 g de protéines sous forme de lait ou de yaourt avant un entraînement de résistance est globalement bien toléré, et ne provoque d’inconfort gastro-intestinal important. Le lait semble légèrement avantagé sur le plan de la palatabilité, ce qui peut favoriser son adoption comme boisson « pré-workout » protéinée. Le yaourt reste néanmoins une option acceptable, et pourrait présenter un avantage, quoique mineur, en termes de confort digestif, du moins en ce qui concerne certains symptômes comme le ballonnement ou les rots, comparativement au lait. Toutefois, ces différences sont modestes et ne remettent pas en cause la tolérance de l’un ou l’autre.

Les auteurs concluent que les deux produits, lait et yaourt, présentent une bonne acceptation sensorielle et une tolérance gastro-intestinale suffisante pour être considérés comme des options satisfaisantes de source protéique avant une séance de musculation. En pratique, cela signifie qu’un sportif ou une personne active peut raisonnablement consommer l’un ou l’autre sans s’attendre à des inconforts digestifs majeurs, tout en bénéficiant d’un apport d’environ 25 g de protéines.

 

Source : Portuguez-Molina, P.; Garzón-Mosquera, JC; AragónVargas, LF. Apport pré-entraînement de produits hyperprotéinés : palatabilité et effets gastro-intestinaux du lait et du yaourt. Nutrients 2025 , 17 , 3540. https://doi.org/10.3390/nu17223540

Crédit photo (bannière) : Pixabay