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Céline Petit. D’après un article paru dans PLoS One, le 29 avril 2015.
Une caractéristique de la mondialisation alimentaire pourrait avoir été négligée dans son rôle sur l’obésité : la variabilité alimentaire, c’est-à-dire la tendance, pour certains produits de masse, à être disponibles sous forme de nombreuses variétés. Une équipe scientifique de Liverpool affirme que la multitude de marques dans les supermarchés, qui ont le même goût mais pas forcément le même apport calorique, pourrait influencer la satiété, qui est très liée aux expériences sensorielles.
Dans une récente étude parue dans PLoS One, les chercheurs ont testé cette hypothèse. Ils ont sélectionné pour exemple la pizza au pepperoni car il en existe plus de 70 différentes sur le marché britannique, avec un apport calorique très variable (de 501 à 1900 calories en fonction de la pizza). Environ 200 adultes ont complété un questionnaire sur internet portant sur leur consommation de pizza au pepperoni, la quantité de calorie indiquée et l’effet de satiété constaté après la consommation.
Les résultats ont montré que la variabilité alimentaire abaisse la « satiété attendue », autrement dit la capacité perçue de tel ou tel aliment à nous rassasier. Or, si celle-ci est plus faible, on se sert plus généreusement et on mange beaucoup plus, pour ne pas avoir faim après. Les personnes interrogées qui consommaient des produits de marques différentes ont également été moins capables d’évaluer et donc d’équilibrer l’apport calorique quotidien.
L’étude précise que « la variabilité est susceptible de conduire à un manque de familiarité avec chaque marque d’un aliment spécifique. C’est important, parce que selon de précédentes études, la satiété attendue augmente quand les aliments sont plus familiers. »
La variabilité alimentaire pourrait donc compromettre le contrôle de la ration alimentaire chez les consommateurs, ce qui pourrait contribuer à la suralimentation et à l’obésité.
Référence : Hardman CA and al. So many brands and varieties to choose from: Does this compromise the control of food intake in humans? PLoS One, 2015 April 29; 10(4).