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L’hyperuricémie se définit par un taux d’acide urique (produit de la dégradation des protéines) supérieur à la normale dans le sang (≥ 7 mg/dL chez les hommes et ≥6mg/dL chez les femmes). Elle peut être un facteur de risque dans plusieurs maladies telles que la goutte, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou encore les maladies cardiovasculaires. L’alimentation pourrait avoir un rôle à jouer en limitant le développement de l’hyperuricémie.

Les polyphénols sont des métabolites secondaires de plantes, présents dans les fruits, les légumes, les légumineuses ou encore le café. De multiples études ont déjà pu mettre en lumière l’intérêt de leur consommation dans le développement de diverses maladies (diabète ou maladies cardiovasculaires par exemple). Concernant les risques d’hyperuricémie, seules des études précliniques ont été réalisées. L’objectif ici est donc d’analyser par une étude transversale basée sur un essai randomisé la relation entre la consommation de polyphénols avec l’acide urique et l’hyperuricémie.

Pour ce faire, environ 6 300 patients de 55 à 75 ans ont été choisis avec un IMC entre 27 et 40 kg/m² et présentant des signes de syndrome métabolique. Leur consommation de polyphénol a été déterminée par un questionnaire de fréquence alimentaire semi-quantitatif.

Cette étude met en évidence une association inverse entre certaines classes de polyphénols avec l’acide urique et l’hyperuricémie. Les classes concernées sont les acides hydroxycinnamiques (-18% de risque), les alkylméthoxyphénols (-20% de risque) et les méthoxyphénols (-21% de risque) principalement retrouvés dans le café consommé par les participants.

D’après de précédentes recherches, les polyphénols pourraient agir en inhibant l’enzyme produisant l’acide urique, en augmentant son excrétion par les reins ou en limitant sa réabsorption. Ils pourraient aussi intervenir dans la modulation du microbiote impactant les taux d’acide urique par la suite.

Cette étude clinique pourrait être la première à trouver une association inverse entre ces facteurs. Cependant, les résultats concernent une population âgée présentant des signes de syndrome métabolique. Des recherches supplémentaires seront donc nécessaires afin de pouvoir transposer ces résultats sur la population générale.

 

Association Among Polyphenol Intake, Uric Acid, and Hyperuricemia: A Cross‐Sectional Analysis in a Population at High Cardiovascular Risk

Article publié le 20 octobre 2022 dans Journal of the American Heart Association

Lien (open access) : https://doi.org/10.1161/JAHA.122.026053