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L’ANSES vient de publier une série d’avis sur les isoflavones. L’agence avait été saisie le 29 octobre 2022 par la DGAL et la DGS pour la réalisation des expertises suivantes :
- évaluation du risque sanitaire lié à la consommation d’aliments contenant des isoflavones
- évaluation du risque sanitaire de la consommation d’aliments contenant des isoflavones en lien avec le risque de perturbation endocrinienne.
Les isoflavones (ex. daidzéine et génistéine) sont une famille de phytoœstrogènes qui sont présents dans les végétaux, principalement dans les légumineuses, et en particulier dans le soja est ses produits dérivés. Elles sont proches des hormones féminines (œstrogènes) et peuvent ainsi interférer avec le fonctionnement hormonal physiologique, et donc conduire à des effets indésirables pour le système reproducteur.
La première expertise a permis d’établir deux valeurs toxicologiques de référence (VTR) pour les isoflavones consommées par voie orale sur le long terme, pour la population générale et pour les femmes en âge de procréer, les enfants prépubères et les femmes enceintes.
La deuxième expertise a mis en évidence que chez les consommateurs de produits à base de soja, des dépassements de la VTR en isoflavones ont été observés dans toutes les tranches d’âge de la population, et en particulier chez les enfants. Ceci est dû à des teneurs élevées en isoflavones dans la plupart des aliments à base de soja (desserts, yaourts, lait, steaks végétaux, tofu et surtout biscuits apéritifs) qui entraînent des dépassements de la VTR même à des faibles niveaux de consommation.
Ainsi, en l’état actuel de la VTR et des données disponibles sur les teneurs en isoflavones dans les aliments présents sur le marché français, l’ANSES conclut qu’il n’est pas recommandé de proposer des aliments à base de soja en restauration collective et ce, quelle que soit la population. Dans le cadre des menus végétariens, exigés par la loi Egalim en restauration collective, il conviendrait donc de s’orienter vers des menus ne contenant pas de soja.
Enfin, l’Anses recommande fortement que des méthodes de réduction des teneurs en isoflavones des produits à base de soja, que celles-ci relèvent de techniques agronomiques ou de procédés de transformation, soient développées et mises en œuvre.
Sources :
ANSES – VTR long terme par voie orale pour les isoflavones – Mars 2025
ANSES – Éviter les isoflavones dans les menus des restaurations collectives – 24 mars 2025