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Le syndrome métabolique est un trouble complexe affectant notamment la période postprandiale et augmentant le risque d’apparitions d’autres maladies non-transmissibles. L’étude LIPGENE a montré que remplacer les acides gras saturés par des acides gras polyinsaturés et monoinsaturés améliorait plusieurs facteurs de risque du syndrome métabolique.
L’objectif de cette étude était d’explorer le profil métabolomique du plasma durant les périodes à jeun et postprandiales en examinant les effets de différents régimes lipidiques.
Pour cela, les auteurs se sont appuyés sur des patients avec un syndrome métaboliques appartenant à la cohorte LIPGENE espagnole. Les critères d’inclusions étaient un IMC compris entre 20 et 40 kg/m², un âge entre 30 et 70 ans et la présence d’au moins trois des cinq symptômes du syndrome métabolique :
- Triglycéridémie > 1,5 mmol/L
- Glycémie à jeun entre 5,5 et 7,0 mmol/L
- Niveaux de HDL-C < 1,0 mmol/L chez les hommes et 1,3 mmol/L chez les femmes
- Hypertension artérielle : pression systolique > 130 mmHg, pression diastolique > 85 mmHg ou prise de médicaments pour diminuer la tension artérielle
- Tour de taille > 102 cm pour les hommes et 88 cm pour les femmes
Les sujets étaient ensuite aléatoirement assignés à l’une des quatre interventions de 12 semaines :
- Régime riche en acides gras saturés (HSFA) : les lipides fournissaient 38% de l’énergie, dont 16% pour les acides gras saturés (AGS), 12% pour les acides gras monoinsaturés (AGMI) et 6% pour les acides polyinsaturés (AGPI)
- Régime riche en AGMI (HMUFA) : les lipides fournissaient 38% de l’énergie, dont 8% des AGS, 20% des AGMI et 6% des AGPI
- Régime pauvre en lipides et riche en glucides complexes (LFHCC) : les lipides apportaient 28% de l’énergie, dont 8% pour les AGS, 11% pour les AGMI et 6% pour les AGPI. Une capsule d’1,24 g/jour d’huile de tournesol riche en acide oléique était aussi consommée
- Régime pauvre en lipides et riche en glucides complexes et enrichi en oméga-3 (LFHCC n-3) : les lipides apportaient 28% de l’énergie, dont 8% pour les AGS, 11% pour les AGMI et 6% pour les AGPI. Une capsule d’1,24 g/jour d’AGPI oméga-3 à longues chaînes (ratio 1,4 EPA pour 1,0 DHA) était aussi consommée.
Remplacer des AGS par des AGMI réduisait l’expression de biomarqueurs associés avec le stress oxydatif et l’inflammation chez des patients présentant un syndrome métabolique. Le régime riche en AGMI augmentait aussi les niveaux de métabolites antioxydants et diminuait les niveaux de phosphatidylcholine et phosphatidyléthanolamine, deux molécules liées à l’obésité et au diabète quand elles sont présentes en quantités excessives. De plus, la supplémentation en oméga-3 a permis d’améliorer la concentration postprandiale de CMPF, un métabolite ayant un effet protecteur contre la stéatose.
→ En conclusion, ces résultats suggèrent que remplacer un régime riche en AGS avec un régime riche en AGMI pourrait réduire l’inflammation et améliorer le profil antioxydant, ce qui va dans le sens d’interventions diététiques personnalisées pour les personnes atteintes du syndrome métabolique.
« Dietary Lipid Quantity and Quality Modulate the Postprandial Metabolomic Profile in Patients with Metabolic Syndrome »
Article publié le 11 décembre 2024 dans Nutrients
Lien (article en accès libre) : doi.org/10.3390/nu16244267
Photo d’illustration issue de la banque d’images Pixabay. Crédit : Parkstonephotography