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Les études de l’alimentation totale (EAT) sont menées à l’échelle de différents pays européens, et permettent de mesurer l’exposition des consommateurs aussi bien à des nutriments, qu’à des substances sous surveillance comme les métaux lourds. En France, l’Anses est chargée de ce type d’étude, la dernière en date (étude EAT 2) ayant été publiée en 2011. Ces études couplent des données analytiques (occurrence d’éléments dans une vaste catégorie d’aliments), avec des données de consommation les plus représentatives possible.
Cette fois, c’est au tour du BfR, l’équivalent de l’Anses en Allemagne, de publier une partie de ses résultats suite à son étude de l’alimentation totale dite « MEAL ». Plus précisément, les résultats portent sur l’exposition au nickel via les aliments. Dans le domaine alimentaire, le nickel, présent dans la croûte terrestre, peut avoir deux origines : soit naturelle, soit résultant de procédés industriels.
Le BfR a d’abord mis en évidence deux catégories d’aliments dans lesquels le nickel est retrouvé en grandes quantités : le groupe « légumineuses, noix, graines oléagineuses et épices » (1,6 mg nickel/kg d’aliment en moyenne), et le groupe « cafés, cacao et thé » (1,5 mg nickel/kg d’aliment en moyenne). Outre ces quantités absolues, et à l’aide des consommations alimentaires enregistrées, le BfR a pu déterminer que le groupe des céréales et produits à base de céréales était le plus fort contributeur à l’exposition totale en nickel, parmi tous les groupes d’aliments : soit 24% de l’exposition totale en nickel chez les enfants et les adultes, et 28% de l’exposition totale en nickel chez les enfants.
Enfin, le BfR a évidemment pu comparer les apports totaux en nickel avec la valeur toxicologique de référence pour cet élément naturellement présent dans la croûte terrestre. En 2020, l’EFSA avait ainsi fixé une Dose Journalière Tolérable (DJT) de 13 µg/kg poids corporel/jour. D’après les résultats de l’étude MEAL, cette DJT est dépassée par plusieurs groupes de population, notamment chez les enfants de moins de 5 ans forts consommateurs d’aliments contributeurs à l’exposition totale en nickel. Ces résultats concordent avec ceux de l’EFSA qui, en 2020 et à l’échelle européenne, avait également souligné ce dépassement de la DJT par la même catégorie de population.
À noter qu’à l’issue de l’étude EAT 2 en 2011, l’Anses avait aussi constaté une forte exposition des enfants au nickel ; mais sans toutefois dépasser la valeur de la DJT fixée par l’EFSA en 2020.
Nickel: estimate of long-term intake via food based on the BfR MEAL Study
Étude publiée le 22 novembre 2022.
Lien (open access) :https://www.bfr.bund.de/cm/349/nickel-estimate-of-long-term-intake-via-food-based-on-the-bfr-meal-study.pdf