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Céline Le Stunff. D’après l’avis Anses du 18 mars 2011

40 à 50 % des femmes ont au moins une infection urinaire au cours de leur vie. La bactérie Escherichia coli (E. coli) est l’agent pathogène le plus fréquemment responsable (80 % des cas). L’utilisation de la canneberge pour prévenir ces infections a été étudiée par diverses agences d’évaluation :

► Entre 2003 et 2008, l’Afssa a évalué divers produits à base de canneberge avec des allégations évoquant un lien direct entre canneberge et prévention des infections urinaires ;

► En 2008, l’Afssaps a abordé cette question dans ses lignes directrices « Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires chez l’adulte » ;

► En 2009, l’EFSA a évalué l’allégation “Helps reduce the risk of urinary tract infection in women by inhibiting the adhesion of certain bacteria in the urinary tract” proposée pour un jus de canneberge et des canneberges séchées.

Toutes ces évaluations sont concordantes et indiquent que les produits à base de canneberge diminuent l’adhésion de certaines bactéries responsables d’infections urinaires sur les parois des voies urinaires. Cet effet est lié à la présence de substances anti-oxydantes appelés proanthocyanidines (PAC) responsables de l’effet anti-adhésion. Cependant, les données notamment cliniques (suivi de patients), sont actuellement insuffisantes pour conclure que la consommation de canneberge a un effet préventif sur les infections urinaires : pas d’effet sur la récurrence des infections, manque de données, lacunes méthodologiques…

En 2003, l’Afssa avait considéré comme acceptable l’allégation « contribue à diminuer la fixation de certaines bactéries E. coli sur les parois des voies urinaires » sur la base d’études réalisées avec des produits apportant 36 mg de proanthocyanidines (PAC). Devant l’utilisation parfois abusive de cette allégation, l’Anses s’est auto-saisie récemment pour déterminer si de nouvelles études permettaient de préciser l’effet sur la prévention des infections urinaires, afin de mieux cadrer l’utilisation de l’allégation validée.

10 études sont parues depuis les avis précédents mais les conclusions restent les mêmes : les données expérimentales obtenues in vitro montrent que les PAC ont un effet inhibiteur sur l’adhésion des bactéries E. coli aux cellules épithéliales urinaires. Les données cliniques disponibles à ce jour ne permettent pas de conclure que la consommation de canneberge ait un effet préventif sur les infections urinaires : une telle allégation serait abusive au regard des connaissances actuelles. Les essais cliniques évaluant l’effet de la consommation de canneberge présentent souvent des lacunes méthodologiques, en particulier des effectifs de sujets limités et/ou l’absence de placebo. Considérant l’intérêt potentiel que pourrait constituer la canneberge si son effet sur la prévention des infections urinaires était avéré, l’Anses continuera à suivre l’actualité scientifique de ce sujet

Pour en savoir plus : Avis de l’Anses du 18 mars 2011 relatif à l’évaluation des effets potentiels de la canneberge dans le champ des infections urinaires communautaires
http://www.anses.fr/Documents/NUT2010sa0214.pdf