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L’association nationale de défense des consommateurs et usagers a publié une enquête sur les plats cuisinés frais et surgelés. Cette enquête s’est penchée sur les valeurs nutritionnelles (déterminées par le Nutri-Score), les listes d’ingrédients et les allégations de ces produits et sur l’évolution de ces données entre 2020 et 2025.

Pour les données de 2020, l’association s’est basée sur les données mises à disposition par l’Oqali sur les plats cuisinés frais et surgelés complets. L’Oqali avait à l’époque recensé 2 251 plats cuisinés frais et 2 108 plats surgelés qui représentaient respectivement 71 et 76% des produits disponibles sur le marché. Pour cette enquête, le choix a été fait de se concentrer sur seulement 12 familles de produits (blanquettes, brandades et parmentiers de poisson, couscous et tajines, hachis parmentier, lasagnes, moussakas, tartiflettes, pâtes cuisinées, pâtes farcies, plats complets asiatiques, plats complets de poissons et poêlées complètes).

Pour les données de 2025, les auteurs ont collecté dans 10 enseignes (Aldi, Auchan, Carrefour, Coopérative U, Intermarché, Leclerc, Lidl, Monoprix, Picard, et Thiriet) 150 références disponibles dont 112 étaient aussi disponibles dans les données Oqali de 2020 pour comparaison.

Qualité nutritionnelle

Sur la qualité nutritionnelle, entre 2020 et 2025, l’affichage du Nutri-Score a beaucoup progressé, passant de 37% des produits étudiés à 87% (sur la base des produits comparables entre ces deux dates). C’est notamment dû à l’affichage du score par de nouvelles marques (Aldi, Carrefour, U, Picard).

L’apparition du nouvel algorithme du Nutri-Score a eu pour conséquence de diminuer le score de 66% des produits étudiés. La majorité des A sont passés en B (58%), la grande majorité des B en C (84%) et la majorité des C sont restés C (87%). Ainsi, en 2025, la majorité (69%) des plats cuisinés frais et surgelés présentaient un Nutri-Score C. A noter qu’aucun produit n’était noté E et que seulement 2% des plats avaient un score A.  Il existe des différences entre les familles de produits. Si les poêlées complètes par exemple ont plutôt des scores B et C, les pâtes farcies affichent une majorité de score D.

L’enquête s’est ensuite intéressée à certaines familles de produits en mettant en avant les teneurs nutritionnelles de ces produits, comme les teneurs en sel ou en acides gras saturés.

Ingrédients

Sur les ingrédients, l’enquête pointe la présence de sucres ajoutés (sucre, dextrose, sirop de glucose, caramel) dans plus de 40% des plats, que ce soit des matières sucrantes affichées ou des sucres cachés dans certaines préparations.

Les principaux constats sur les additifs sont que près d’un plat sur deux (46%) contient au moins un additif. Les agents de texture représentent 36% des additifs trouvés dans les plats cuisinés avec les amidons modifiés (E14XX, 13% des plats), la gomme xanthane (E415, 8%) et les mono- et diglycérides d’acides gras (E471, 4%).

Entre 2020 et 2025, la part de plat cuisinés avec additifs a baissé de 16% (de 63 à 47%). A l’échelle des plats, 37,5% des plats ont moins d’additifs qu’avant, la majorité en ont autant (52%) et 10,5% des 112 plats comparés en ont plus en 2025 qu’en 2020.

Concernant les viandes et les poissons, les auteurs mettent en avant l’utilisation importante de viande transformée au détriment des viandes franches. Or les viandes transformées apportent aussi d’autres ingrédients, comme du sel, des matières sucrantes ou des texturants. Pour les poissons, il est noté que les plats de poissons comprennent des quantités de poissons allant de 14,5% à 50%. Ainsi, dans la famille des brandades, les produits testés comprennent en moyenne seulement 30% de poissons.

Un paragraphe est tout de même dédié aux recettes « clean » ne présentant pas d’additifs, d’arômes ou de viandes transformées.

Allégations

Enfin, une dernière partie s’intéresse aux allégations utilisées sur ces produits. Un tiers (35%) des produits présentent une allégation « sans » (conservateur, colorant, arôme artificiel). Les auteurs insistent sur le fait que l’absence d’un additif spécifique peut laisser penser que le produit n’en contient aucun autre, ce qui n’est pas toujours le cas. Les allégations nutritionnelles sont quant à elles peu utilisées (13%). Celles qui le sont concernent principalement la quantité de protéines (31%), la faible teneur en matières grasses (28%) et le contenu en fibres (28%).

Demandes de l’association

Pour conclure son enquête, l’association formule plusieurs demandes aux pouvoirs publics et aux industriels :

  • Que les industriels et les distributeurs, s’engagent dans la démarche Nutri-Score afin de mieux permettre aux consommateurs d’être informés
  • Que les pouvoirs publics rendent son affichage obligatoire
  • De poursuivre les efforts de reformulation
  • De modérer l’utilisation d’allégations sur l’absence d’additifs pouvant porter à confusion

 

 

« Enquête – Plats cuisinés frais et surgelés. 2020-2025 : affichage du Nutri-Score en hausse, recettes à revoir »

Article publié le 06 mai 2024 par l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers

Lien (enquête en accès libre) : https://www.clcv.org/storage/app/media/DP_plats_cuisin%C3%A9s_clcv-2.pdf

Photos d’illustration issues de la banque d’images Pexels. Crédits: Gustavo Fring et David Gomes.