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Temps estimé - 5 min
Du 17 mars au 11 mai 2020, la France a subi un confinement strict dans le but de freiner la propagation du virus. Au cours de cette période, Santé publique France a mené une enquête visant à suivre l’évolution des comportements alimentaires et les déterminants de la prise de poids.
Les données sont issues de l’enquête CoviPrev, mise en place en mars 2020 et répétée chaque semaine. Lors de chacune des vagues, un échantillon indépendant non probabiliste de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus, résidant en France métropolitaine, a été interrogé par Internet. Les résultats présentés ci-après sont issus de la 5ème semaine de confinement (V3) et de la 8ème semaine de confinement (V6). Les questions posées portaient sur l’évolution des comportements alimentaires (modification de l’équilibre alimentaire et structuration des prises alimentaires), l’activité physique et la variation de poids corporel. En v6, le questionnaire a été reconduit ce qui a permis d’étudier l’évolution du grignotage et de poids entre les 2 périodes.
Résultats
En V3, 37 % des personnes interrogées ont déclaré avoir modifié leur alimentation au cours du confinement :
- 17 % ont déclaré avoir une alimentation moins équilibrée ;
- 11,4 % ont déclaré sauter davantage de repas ;
- 22,1 % ont déclaré grignoter plus, en particulier les femmes (25,3 % vs 18,5 % pour les hommes) ;
- 17,7 % des femmes ont déclaré avoir augmenté leur consommation de produits gras, salés, sucrés (vs 12,4 % pour les hommes).
D’autres types de changements ont été engendrés par le confinement :
- Augmentation de la cuisine « faite maison » (36,6 %) ;
- Difficultés à trouver les aliments souhaités en magasin (57 %) ;
- Attention plus accrue au budget alimentaire (23,2 %) ;
- Augmentation de l’activité physique (15,4 %)
- Prise de poids (27 %)
Evolution entre la période V3 et V6
Au cours du confinement, le grignotage et l’évolution perçue du poids ont continué à varier de manière significative. En l’espace de trois semaines (entre la V3 et la V6), la proportion de personnes déclarant grignoter plus que d’habitude a augmenté de 5 points alors que celle déclarant grignoter moins que d’habitude a diminué de 6 points. Dans le même intervalle de temps, la proportion de personnes déclarant avoir pris du poids a augmenté de près de 10 points tandis que la proportion de celles déclarant avoir un poids stable a diminué d’autant.
Cette étude révèle un réel impact, autant positif que négatif, du confinement sur les habitudes alimentaires et en particulier chez les femmes. Certes, le confinement a permis de freiner la propagation du virus, mais il peut aussi aggraver certains problèmes de santé et accentuer les inégalités sociales et santé.
Les résultats des différentes vagues d’enquêtes sont disponibles en ligne à l’adresse suivante : https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/coviprev-une-enquete-pour-suivre-l-evolution-des-comportements-et-de-la-sante-mentale-pendant-l-epidemie-de-covid-19
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