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La transition vers des régimes plus riches en protéines végétales est importante pour des questions de santé et d’impact sur l’environnement. Des études épidémiologiques ont déjà montré l’association entre régimes végétalisés et santé cardiovasculaire et métabolique, mais il y a encore peu d’études contrôlées sur les effets de la transition protéique sur le métabolisme.

L’objectif de cette étude était d’évaluer les changements métaboliques provoqués par le passage d’un régime comprenant 2/3 de protéines animales à un régime flexitarien comprenant seulement 1/3 de protéines animales. Cette transition, bien que substantielle, reste réaliste, car elle ne demande pas de renoncer à la plupart des protéines animales.

Pour cela, 19 volontaires obèses ou en surpoids présentant au moins un des critères du syndrome métabolique ont été recrutés pour deux périodes d’intervention de 4 semaines. Les deux interventions étaient le régime contrôle, comprenant 65% de protéines animales et le régime flexitarien, avec 35% de protéines animales. Durant l’intervention, les volontaires recevaient et consommaient des déjeuners et des dîners préparés. Les deux régimes comprenaient les mêmes sources de protéines (viande rouge, volaille, produits laitiers, poisson, œufs, céréales et légumineuses) mais en quantité différentes, aucune source de protéine majeure n’étant exclue du régime flexitarien.

Si les deux groupes ont perdu du poids après l’intervention, le suivi du régime flexitarien a aussi permis de diminuer significativement la masse grasse. L’intervention, quel que soit le régime suivi, a permis une amélioration de plusieurs marqueurs métaboliques comme l’insuline, la glycémie, ou les concentrations en lactate et créatinine. Les nitrates plasmatiques étaient stables pour le régime contrôle et avaient augmenté à l’issue de l’intervention pour le régime flexitarien.

Les quantités de plusieurs métabolites étaient différentes entre les deux régimes. C’est le cas de biomarqueurs des protéines animales comme la méthylhistidine, l’EPA, l’hydroxyproline et des protéines végétales comme la trigonelline ou la N-acétyl-ornithine. D’autres métabolites étaient exprimés différemment entre avant et après le repas pour les deux interventions, comme des produits du catabolisme du tryptophane ou des métabolites liés aux acides aminés indispensables ou à l’oxydation des acides gras oméga.

En conclusion, malgré de petites différences entre les repas, l’augmentation réaliste de la quantité de protéines végétales a permis plusieurs adaptations métaboliques. En particulier, des changements liés aux acides aminés ou au métabolisme lipidique ont été montrés et c’est en ligne avec une réduction du risque cardio-métabolique. Ces résultats permettent d’en savoir plus sur les mécanismes métaboliques mis en jeu lors d’une transition vers une alimentation plus riche en protéines végétales.

À noter, que cette étude se base sur un nombre limité de sujets et sur une intervention relativement courte. Les résultats montrés sont donc à confirmer par d’autres études.

 

« Increasing plant protein in the diet induces changes in the plasma metabolome that may be beneficial for metabolic health. A randomized crossover study in males »

Article publié le 04 octobre 2024 dans Clinical Nutrition

Lien (article en accès libre) : doi.org/10.1016/j.clnu.2024.10.009

Photo d’illustration issues de la banque d’image Pixabay