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La nutrition humaine s’intéresse d’autant plus à la prévention du déclin cognitif, que les populations occidentales sont vieillissantes. De ce point de vue, les types d’alimentation, tout comme certains actifs nutritionnels, sont mis en avant pour retarder le plus possible le déclin cognitif, avec parfois des résultats mitigés.
Cette étude, publiée dans le prestigieux New England Journal of Medicine, teste l’efficacité d’un type d’alimentation en particulier pour tenter d’enrayer le déclin cognitif : le régime dit « MIND », pour Mediterranean–DASH Intervention for Neurodegenerative Delay. Ce régime est à la croisée de deux alimentations bien connues sur le plan scientifique : l’alimentation méditerranéenne qu’on ne présente plus, et le régime dit « DASH » (Dietary Approaches to Stop Hypertension). En plus de grouper les caractéristiques des deux alimentations, le régime MIND intègre également des aliments dont la consommation est associée à un moindre risque de maladie d’Alzheimer, ainsi qu’un moindre risque de démence.
Pour tester l’efficacité de ce régime, des chercheurs américains ont recruté près de 600 volontaires : personnes de plus de 65 ans en surpoids (IMC > 25) et avec un historique familial de maladies neurodégénératives. De manière aléatoire, les personnes ont été réparties en deux groupes : groupe expérimental (régime MIND avec restriction calorique modérée, de l’ordre de 250 kcal en moins par jour), et groupe contrôle avec une restriction calorique similaire. Pendant trois ans, les volontaires, à l’aide de diététiciens, ont eu pour instruction de suivre l’un ou l’autre régime. Des tests cognitifs ont été effectués à l’inclusion des volontaires, puis régulièrement tout au long de la période des trois ans : le critère primaire de l’étude a été défini comme le changement éventuel du score global résultant des tests cognitifs. Les résultats d’IRM cérébrales ont été utilisés comme critères secondaires.
Le score global de cognition tend à s’améliorer au cours de la première année dans les deux groupes, pour atteindre un plateau jusqu’à la fin de la période de trois ans. En moyenne, une amélioration significative dans le groupe expérimental du score de cognition est constatée, par rapport au score de ces personnes au départ ; cette significativité n’est pas atteinte dans le groupe contrôle. Cependant, si l’on compare les deux groupes, aucune différence significative n’est constatée. Aucun effet significatif n’a été constaté pour les résultats d’IRM cérébrales.
Difficile de conclure concernant ces deux régimes, sur la base de ces résultats statistiques a priori contradictoires. Les auteurs concluent globalement qu’aucune différence entre les deux régimes n’est constatée. Des limites sont évoquées par les auteurs en conclusion, mais l’on peut aussi s’interroger sur le choix du groupe contrôle comprenant une restriction calorique, dont les bénéfices globaux sont suggérés par plusieurs études. En fait, les résultats indiquent que ce régime « contrôle » tend à être efficace sur la cognition : même si la significativité n’est pas atteinte, cela montre que le régime MIND aurait dû être très performant pour pouvoir impacter significativement la cognition, comparativement au régime contrôle. Dans la mesure où l’objectif des auteurs était de tester la pertinence du régime MIND, d’aucuns diraient que le groupe contrôle n’a pas facilité la tâche des auteurs.
Trial of the MIND Diet for Prevention of Cognitive Decline in Older Persons.
Article publié le 18 juillet 2023 dans le New England Journal of Medicine.
Lien (open access) : https://doi.org/10.1056/NEJMoa2302368